Infectée par le virus du Sida, elle est en rémission depuis 12 ans sans traitement antirétroviral

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Infectée par le virus du Sida durant la grossesse de sa mère, une jeune Française de 18 ans est en rémission depuis 12 ans et l’arrêt de son traitement antirétroviral, à l’âge de six ans.

Sans qu’elle ne suive de traitement antirétroviral depuis des années, cette jeune femme de 18 ans fait partie des très rares personnes infectées par le VIH dans le monde qui ne montrent aucun signe d’activité virale durant plusieurs années. C’est ce que nous apprend une étude présentée lundi 20 juillet 2015 à la 8e conférence sur la pathogenèse du VIH, qui se tient jusqu’au mercredi 22 juillet à Vancouver (Canada). Cette étude montre « qu’une rémission prolongée après un traitement précoce peut être obtenue chez un enfant infecté par le VIH depuis la naissance ».

En effet, la patiente avait reçu un traitement prophylactique « dès le jour de sa naissance », a expliqué le Dr Asier Saez-Cirion, de l’Institut Pasteur. Née en 1996, elle avait été « infectée en fin de grossesse ou à l’accouchement alors que sa mère avait une charge virale (quantité de virus présents dans le sang) non contrôlée ».

À l’âge d’un mois, la fillette avait été diagnostiquée porteuse du VIH et « deux mois plus tard, suite à l’arrêt programmé du traitement prophylactique, elle présentait une charge virale très élevée, conduisant à la mise en route d’un traitement associant quatre antirétroviraux » déclare le Dr Asier Saez-Cirion. Ce traitement antirétroviral qui stoppe la reproduction du VIH dans les cellules infectées et arrête l’évolution de la maladie, elle l’a suivi jusqu’à l’âge de 6 ans et puis, elle a été perdue de vue par le corps médical et « sa famille a décidé d’interrompre la prise des antirétroviraux ». Ce n’est qu’un an plus tard que la jeune fille est retournée à la clinique, et à ce moment-là, elle avait une charge virale indétectable et les médecins ont décidé de ne pas reprendre le traitement.

Aujourd’hui, elle est âgée de plus de 18 ans, et la jeune femme « présente toujours une charge virale indétectable (…) sans avoir jamais repris d’antirétroviraux. Son nombre de lymphocytes (cellules responsables de la mémoire immunitaire contre les maladies) CD4 est resté stable tout au long de ces années » nous apprend l’étude. Toutefois, rémission n’est pas guérison, et l’ADN du virus est toujours présent dans ses cellules. « Cette fille n’est pas guérie », averti le Dr Saez-Cirion, qui assure que « c’est le fait d’avoir reçu très tôt après sa contamination une combinaison d’antirétroviraux qui lui permet d’être en rémission virologique depuis aussi longtemps ».

Source : pasteur