Les personnes concernées par le diabète de type 1 ne sont pas toutes capables de faire face à l’hypoglycémie et donc, de réagir en mangeant ou en s’injectant du glucagon. Aux États-Unis, une équipe de chercheurs a mis au point un implant dont l’objectif est de prévenir ce genre de problème.
Protéger les patients incapables de réagir à l’hypoglycémie
Comme l’indique une publication de la Fédération Française des Diabétique, plus de quatre millions de personnes vivent avec le diabète en France. Cette maladie résulte d’une défaillance des mécanismes biologiques de régulation de la glycémie, c’est à dire la concentration de glucose dans le sang. En général, les diabètes de type 1 et 2 sont les plus communs et sont considérés comme étant deux maladies distinctes. Si le diabète de type 2 a principalement pour déclencheurs le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique, le diabète de type 1 est une maladie auto-immune.
La principale cause du diabète de type 1 est la disparition des îlots de Langerhans, ceux-ci contenant les cellules bêta du pancréas ayant pour mission de produire l’insuline. L’organisme ne reconnait plus ces cellules et les détruit, causant une carence totale en insuline et un risque de forte concentration du glucose dans le sang (hyperglycémie). Les patients doivent alors s’injecter régulièrement de l’insuline afin de réguler leur glycémie. Cependant, le traitement s’accompagne parfois de chutes excessives du sucre dans le sang (hypoglycémie). Dans ce cas, les personnes réagissent en mangeant ou en s’injectant du glucagon, une hormone stimulant le foie pour la libération du glucose.
Dans un communiqué publié en juillet 2025, une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a dévoilé un implant médical dont l’objectif est de protéger les personnes atteintes de diabète de type 1 contre les dangereuses baisses de glycémie. Le dispositif pourrait aider les personnes ne parvenant pas à ressentir le baisse de glycémie et donc, incapables de réagir en conséquence. Celles-ci sont en proie à la confusion voire à des perte de connaissance, un problème particulièrement préoccupant durant la nuit. Par ailleurs, le diabète de type 1 concerne 10 % de l’ensemble des cas de diabète, dont près de la moitié sont des enfants.

Un « distributeur » de glucagon
« Notre objectif était de concevoir un dispositif capable de protéger en permanence les patients contre l’hypoglycémie. Nous espérons aussi réduire l’anxiété que cette complication provoque chez de nombreux patients et leurs familles. », a déclaré Daniel Anderson, principale auteur de l’étude publiée dans la revue Nature Biomedical Engineering.
Aussi petit qu’une pièce de monnaie, l’implant des chercheurs étasuniens n’est autre qu’un petit réservoir de glucagon. En cas de besoin, ce dernier libère la dose nécessaire. Le processus s’actionne manuellement ou peut se déclencher automatiquement, sous l’impulsion d’un signal provenant d’un glucomètre connecté. L’implant est le résultat de l’impression 3D de polymères et intègre réservoir protégé par un alliage nickel-titane à mémoire de forme. Sa particularité est de se déformer lorsque la température est d’environ 40°C et ce, afin d’activer la libération du glucagon. Par ailleurs, dans la mesure où le glucagon naturel est instable et ne peut faire l’objet d’une longue conservation, les scientifiques ont mis au point une version en poudre beaucoup plus durable. Chaque implant peut contenir quatre doses de ce glucagon en poudre.
Au-delà de la protection des patients atteints de diabète de type 1, les chercheurs à l’origine de l’implant espèrent élargir son utilisation à d’autres situations médicales. Par exemple, il pourrait s’agir d’administrer des médicaments d’urgence de type épinéphrine, que l’on utilise lors de chocs allergiques (ou de crises cardiaques). Une seule inconnue demeure néanmoins : la durée exacte de l’efficacité de l’implant. Néanmoins, l’équipe se donne une année afin de perfectionner son innovation et permettre éventuellement une commercialisation à grande échelle.
