Il y a un an, des biologistes marins ont fait la rencontre d’une créature étonnante dans les abysses de l’océan Pacifique. Il s’agit d’une espèce particulière de pieuvre Cirrate, dont la manière de se déplacer a été immortalisée en vidéo. Or, cette façon de se mouvoir ressemble à un genre de chorégraphie.
Une chorégraphie aquatique surprenante
En 2023, des chercheurs de l’Université d’Australie-Occidentale (Australie) ont participé à l’expédition Trans-Pacific Transit à bord du navire Dagon. Ces biologistes marins ont alors eu la chance de faire une rencontre avec une créature exceptionnelle dans les abysses de l’océan Pacifique, à une profondeur de 4 800 mètres. La créature en question n’est autre qu’une pieuvre Cirrate de l’espèce Cirrothauma magna. Cette créature avait alors été source d’étonnement pour les scientifiques, principalement en raison de sa manière de se déplacer. La pieuvre semble en effet rebondir pour se mouvoir, offrant un spectacle inédit qui s’apparente à un genre de chorégraphie.
Si cette danse aquatique à été immortalisée en image (voir en fin d’article), le phénomène a tout de même été décrit une première fois en 1997 dans une publication de chercheurs espagnols et français. Néanmoins, d’autres observations entre 2020 et 2022 réalisées par le Centre GEOMAR Helmholtz (Allemagne) avaient permis de comprendre la nature de cette façon de se mouvoir.

Plus qu’une simple danse
Selon les chercheurs, la danse qu’effectue cette espèce de pieuvre Cirrate n’est pas une simple manière de se déplacer. En effet, il s’agit d’une redoutable stratégie de chasse. Après chaque rebond, l’animal déploie ses tentacules, ce qui fait que la membrane qui les relie se transforme en un genre de filet de capture très efficace. Ainsi, cette stratégie permet d’optimiser la surface de capture tout en minimisant la dépense en énergie. Or, il s’agit d’un avantage de taille dans un environnement où les ressources sont plutôt rares. Par ailleurs, les scientifiques ont noté que la hauteur et la fréquence des rebonds pouvaient varier en fonction de la densité des proies présentes dans la zone.
Rappelons également qu’à près de 5 000 mètres de profondeur, l’obscurité est totale puisque la lumière est incapable de pénétrer aussi loin dans l’eau. De plus, la pression y est extrêmement forte, similaire à celle de plusieurs milliers d’automobiles empilées les unes sur les autres. Ces conditions très difficiles ajoutent donc un important crédit à la performance de la pieuvre.
Enfin, il faut savoir que la Cirrothauma magna est l’espèce de pieuvre Cirrate la plus imposante, avec l’observation d’une femelle d’une longueur totale de 1,7 m. Or, sa résistance aux conditions hostiles des abysses est entre autres possible grâce à son corps gélatineux, ses squelettes flexibles et son métabolisme lent.
