Alpes Nouvelle-Zélande
Crédits : Lasse Holst Hansen / Wikipedia

Il y a 300 millions d’années, certaines montagnes de Bretagne culminaient à plus de 8 000 mètres d’altitude !

Il fut un temps lointain durant lequel la zone correspondant à la Bretagne d’aujourd’hui se trouvait près de l’Équateur. Or, cette même zone accueillait une chaine de montagnes de haute altitude ! Si aujourd’hui, le relief breton apparait comme étant très modeste, il reste intéressant d’imaginer une « Bretagne pangéenne » où les hauts sommets côtoyaient des forêts tropicales luxuriantes.

Un massif aujourd’hui bien modeste

Aujourd’hui, le relief et la géologie de la Bretagne sont marqués par le Massif armoricain, couvrant environ 65 000 km². Son point culminant est le Roc’h Ruz (385 mètres), dans les monts d’Arrée. Pourtant, ce relief régional appartenait à une toute autre catégorie de sommets, il y a 300 millions d’années lors de la période géologique du Carbonifère. Durant cette époque lointaine, le Massif armoricain était une immense chaine de montagne d’une altitude moyenne de 5 000 mètres, avec des sommets culminant à 8 000 mètres.

Lorsque l’on observe le relief breton aujourd’hui, il est évidemment difficile d’imaginer cet étonnant passé. Surtout, l’actuelle zone correspondant aujourd’hui à la Bretagne ne représentait qu’une petite part de la Pangée (supercontinent) et se trouvait à une latitude proche de l’Équateur. Ainsi, son climat était tropical et son relief, entièrement couvert de forets humides et abondantes.

Roc’h Ruz Bretagne
Le Roc’h Ruz. Crédits : Pascal Le Beux / Flickr

Un lent et progressif « rabotage »

Mais pourquoi cette énorme chaine de montagne n’est plus ce qu’elle était ? Principalement, la réponse implique la dynamique des plaques tectoniques et l’érosion. Les deux géologues français Arnaud Guérin et Patrick de Wever ont notamment abordé ce sujet lors d’une interview réalisée par Radio France en 2021. Ces experts avaient rappelé que d’une manière générale, une chaîne de montagnes met 150 millions d’années à se former et 150 millions d’années à s’éroder. Dans le cas du Massif armoricain, les chocs tectoniques des couches terrestres il y a 300 millions d’années avaient commencé un travail que l’érosion a poursuivi jusqu’à aujourd’hui, via un lent et progressif « rabotage ».

Les géologues ont également rappelé que la Bretagne d’aujourd’hui ne doit pas être considérée seule. En effet, il faut savoir que le territoire français actuel se structure dans son ensemble par des chaînes de montagnes qui à l’époque, formaient un « énorme tout ». Pour preuve, le granit du Mont-Blanc dans les Alpes et le granit de Ploumanac’h en Bretagne sont cousins, car provenant de la même chaine.

Aujourd’hui, une chaine de montagnes en particulier peut rappeler ce que fut jadis, le Massif armoricain. Il s’agit des Alpes néo-zélandaises (ou Alpes du Sud), dont le point culminant est le mont Cook (Aoraki) avec ses 3 724 mètres d’altitude.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.