Découverte d’une chaleur inattendue dans une faille sismique néozélandaise

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Une découverte a surpris les géologues en Nouvelle-Zélande. Alors qu’ils foraient le sol du sud de l’île au niveau de la faille alpine, ils ont pu constater la forte température qui en émanait (100 °C à moins de 700 m de profondeur.) En général, ces températures sont signe d’activité volcanique proche. Or ici, il n’y a pas de volcan. Cette découverte est très positive, car c’est pour les chercheurs une nouvelle ressource naturelle en matière de géothermie.

Des chercheurs ont relevé des températures inhabituellement élevées sur la faille alpine en Nouvelle-Zélande d’après une analyse publiée dans la revue Nature. Et selon Rupert Sutherland de l’université Victoria de Wellington, les températures seraient les mêmes que celles trouvées près de volcans actifs comme il l’a expliqué à l’AFP. C’est à Westland que ces forages ont été effectués sur une importante faille appelée « faille alpine ». Elle se trouve à la limite de deux plaques tectoniques faisant partie de la ceinture de feu du Pacifique et traverse la quasi-totalité de l’île du sud de la Nouvelle-Zélande. La plaque pacifique entrant en collision avec la plaque australienne. Au cours des 45 derniers millions d’années, la subduction de la plaque pacifique (faille inverse) a poussé une épaisseur de 20 km de croûte terrestre sous la plaque australienne pour former les Alpes (même si une grande partie s’est érodée depuis). Le soulèvement a été plus rapide au cours des cinq derniers millions d’années, les montagnes continuant de se soulever sous la pression tectonique en causant des tremblements de terre sur la faille alpine ainsi que d’autres failles proches. Malgré ce soulèvement substantiel, le mouvement le long de la faille alpine est essentiellement horizontal.

Rupert Sutherland et ses collègues ont réalisé des mesures de température à chaque mètre de profondeur, découvrant ainsi qu’à 630 mètres la température atteignait les 100 degrés ! Habituellement ces températures extrêmes ne sont trouvées qu’à des profondeurs supérieures à trois kilomètres. Selon les chercheurs ces résultats sont « vraiment surprenants et importants pour la compréhension du fonctionnement des failles géologiques. » Selon l’étude, ces prédispositions extrêmes sont issues d’une part d’un mouvement rapide de la faille faisant remonter la roche et la chaleur des profondeurs et d’autre part de l’écoulement des eaux souterraines à travers les roches fracturées.

© Université d’Otago

« Cette activité géothermique peut sembler alarmante, mais c’est une merveilleuse découverte scientifique qui pourrait être commercialement très significative pour la Nouvelle-Zélande », déclara le chercheur dans un publié de l’université qui aborde une possible exploitation de cette ressource énergétique ou une opportunité pour le tourisme.

« Le puits de forage continue de fournir des données intéressantes », affirme John Townend, un dirigeant du projet Deep Drilling Fault. « Ces résultats renforcent la nécessité pour la communauté scientifique internationale de mieux comprendre les conditions qui prédominent autour des failles géologiques génératrices de séismes. »

La géothermie (technologie qui vise à l’exploiter les phénomènes thermiques) serait une opportunité incroyable avec cette découverte. On convertit cette énergie par la chaleur. Pour capter l’énergie géothermique, on fait circuler un fluide dans les profondeurs de la Terre. Ce fluide peut être celui d’une nappe d’eau chaude captive naturelle ou de l’eau injectée sous pression pour fracturer une roche chaude et imperméable. Dans les deux cas, le fluide se réchauffe et remonte chargé de calories (énergie thermique). Ces calories sont utilisées directement ou converties partiellement en électricité.

Source –Wiki –Nature