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Hawaï : bientôt une « taxe verte » sur le tourisme ! Mais pourquoi faire ?

Dès 2026, Hawaï va devenir le premier état des États-Unis à appliquer une taxe verte sur le tourisme, notamment sur les séjours hôteliers et les bateaux de croisière. Selon les autorités, l’objectif est de financer plusieurs programmes en faveur de l’environnement. Plutôt bien accueillie, la mesure vise à assurer un meilleur avenir pour l’archipel. Toutefois, rien n’indique pour l’instant que cette taxe verte sera suffisante.

+0,75% sur la taxe d’hébergement temporaire

Le tourisme de masse, plus particulièrement le sur-tourisme est aujourd’hui une véritable plaie pour les écosystèmes, l’environnement en général mais également, certains lieux emblématiques en lien avec le patrimoine historique. Comme le montrait une infographie de 2024, des taxes visant le tourisme de masse existent déjà, notamment en Italie (Venise, Florence, Portofino etc.), au Japon (mont Fuji, Okinawa) et dans bien d’autres pays comme la Thaïlande, le Pérou, la Turquie, le Népal et même la France.

Aux États-Unis, le sujet faisait l’objet de débats mais aucun état n’avait pour l’instant franchi le pas. C’est désormais chose fait avec Hawaï, dont l’assemblée vient de voter l’instauration d’une taxe verte ciblant le secteur du tourisme. Comme l’explique USA Today dans un article publié en mai 2025, cette mesure entrera en vigueur en 2026.

Dans les faits, la taxe verte sera accolée à l’actuelle taxe d’hébergement temporaire (TAT), synonyme d’une augmentation de 0,75% de cette dernière. Au total, les vacanciers se verront prélever au total 11% des tarifs des séjours hôteliers. Ceci concernera les séjours à l’hôtel, les locations de vacances de courte durée et pour la toute première fois, les hébergements sur les bateaux de croisière.

bateau de croisière
Une type de mesure ciblant pour la première fois les bateaux de croisière.
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Pourquoi une telle mesure ?

Grâce à cette nouvelle taxe, Hawaï espère récolter 85 millions d’euros de recettes fiscales chaque année. L’objectif est clair : financer des mesures et autres programmes en faveur de la transition écologique, l’adaptation écologique et la restauration des écosystèmes. Ces mesures comprendront notamment le grand plan de ré-ensablement des places de Waïkiki, en proie à l’érosion côtière et à la montée des eaux en lien avec le réchauffement climatique. Citons également les opérations de défrichage des herbes invasives, ces dernières ayant tendance à se multiplier un peu partout. Or, ces herbes avaient en partie causé de violents incendies sur l’île de Maui en 2023. Il est également question de financer la prévention et l’adaptation face aux événements météorologiques extrêmes, de plus en plus fréquents avec la crise climatique.

« En tant qu’archipel, Hawaï ne peut pas attendre la prochaine catastrophe avant d’agir. Nous devons renforcer notre résilience dès maintenant, et la taxe verte fournira le financement nécessaire pour garantir la disponibilité des ressources nécessaires à notre avenir. », a déclaré Josh Green, gouverneur de l’état d’Hawaï dans un communiqué officiel.

La mise en place de cette taxe verte a été globalement bien accueillie par les acteurs du tourisme sur place. Toutefois, le défi que pose le sur-tourisme sur fond de crise climatique est énorme. De plus, pas moins de dix millions de touristes par an choisissent Hawaï, assurant environ un quart de son PIB. Au-delà de la taxe verte, l’état tente de réfléchir à certains moyens de permettre à l’archipel de réduire sa dépendance au tourisme de masse mais également, associer le développement de tourisme avec la protection de l’environnement.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.