Une gigantesque éruption détectée à la surface de Proxima du Centaure

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Une impression d'artiste d'une éruption stellaire de Proxima Centauri. Crédits : Roberto Molar Candanosa / Institut Carnegie pour la science, NASA / SDO, NASA / JPL

Une gigantesque éruption stellaire était détectée il y a quelques mois à la surface de Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche de notre système solaire, par une équipe américaine d’astrophysiciens. Un voisinage compliqué pour les planètes environnantes.

Une équipe d’astronomes dirigée par Meredith MacGregor et Alycia Weinberger, du Carnegie Institution for Science (États-Unis), a annoncé en mars dernier la détection d’une éruption stellaire massive. L’explosion de radiation énergétique a eu lieu à la surface de l’étoile la plus proche de notre propre Soleil, Proxima Centauri. Or cette découverte soulève de nouvelles questions sur Proxima b, qui orbite autour de Proxima Centauri à 4,23 années-lumière de la Terre, et plus particulièrement sur l’habitabilité de cette voisine exoplanétaire.

L’observation, faite l’année dernière par l’Atacama Large Millimeter/submillimeter Array, ou ALMA, un télescope radio composé de 66 antennes, aura ici révélé une éruption 10 fois plus brillante que les plus importantes observées sur le Soleil à des longueurs d’onde semblables. « Le 24 mars 2017 n’était pas un jour ordinaire pour le système Proxima », note Meredith MacGregor. D’abord précédé par une première petite éruption, l’événement céleste aura augmenté la luminosité de Proxima du Centaure de 1000 fois, et ce pendant 10 secondes. Dans son ensemble, l’événement aura duré moins de deux minutes, sur les des 10 heures d’observation enregistrées entre janvier et mars de l’année dernière.

La luminosité de Proxima Centauri observée par ALMA le 24 mars 2017. La fusée stellaire massive est représentée en rouge, avec la plus petite fusée antérieure en orange. À son apogée, la torche aura multiplié la luminosité de Proxima Centauri par 1 000. Crédit : Meredith MacGregor.

Et concernant Proxima b ? « Il est très probable qu’elle ait été bombardée par des radiations à haute énergie pendant ce flash lumineux », confirme la chercheuse, ajoutant que l’on savait déjà que Proxima Centauri avait des éruptions de rayons X régulières, mais généralement plus petites. « Au cours des milliards d’années qui se sont écoulées depuis la formation de Proxima b, des éruptions comme celle-ci auraient pu évaporer toute atmosphère ou océan et stériliser la surface ». Si tel fut le cas, alors la vie sur Proxima b semble très compromise.

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans The Astrophysical Journal.

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