tumeur cérébrale gliome pontique intrinsèque diffus (DIPG)
Crédits : Zinkevych/istock

Un garçon guéri d’une tumeur cérébrale terminale pour la première fois au monde

Lucas, un enfant belge diagnostiqué avec le gliome pontique intrinsèque diffus (DIPG), une tumeur cérébrale rare et souvent mortelle chez les enfants, a connu une guérison exceptionnelle grâce à une approche thérapeutique révolutionnaire. Le DIPG, en raison de sa localisation dans le tronc cérébral, ne permet généralement pas d’intervention chirurgicale, et les traitements précédents visaient principalement à ralentir la croissance tumorale.

Une tumeur souvent inaccessible

Le gliome pontique intrinsèque diffus (DIPG) est une tumeur cérébrale pédiatrique rare, agressive et généralement mortelle qui se développe dans la partie du tronc cérébral appelée pont. Cette zone est responsable de fonctions vitales telles que la respiration, la fréquence cardiaque. Les nerfs qui en sont issus contrôlent quant à eux les muscles du visage et de la gorge.

Cette maladie survient principalement chez les enfants, généralement entre l’âge de 5 et 10 ans, bien qu’il puisse affecter des enfants plus jeunes ou plus âgés. Les symptômes comprennent des problèmes neurologiques tels que des troubles de la coordination, des difficultés à marcher, des problèmes d’élocution, des troubles visuels et des changements de comportement.

Le diagnostic du DIPG est généralement basé sur des images médicales, telles que l’imagerie par résonance magnétique (IRM), qui révèle la présence de la tumeur dans le tronc cérébral. En raison de sa localisation critique et de l’absence de possibilité d’une intervention chirurgicale complète, le pronostic vital est malheureusement très sombre, la durée moyenne de survie allant généralement de quelques mois à un peu plus d’un an.

Ainsi, le cas exceptionnel de guérison dont il est question dans le contexte de Lucas, un enfant atteint de DIPG, constitue une rare lueur d’espoir dans le domaine où les options thérapeutiques efficaces sont très limitées.

tumeur cérébrale gliome pontique intrinsèque diffus (DIPG)
Crédits : Zinkevych/istock

La promesse d’un médicament

Les parents de ce garçon de treize ans ont inscrit leur fils dans une étude appelée BIOMEDE, lancée en 2014 en France, qui visait à évaluer l’efficacité de trois médicaments anticancéreux différents sur le DIPG. L’étude a été rendue unique par le fait qu’elle a inclus une analyse moléculaire approfondie de chaque tumeur, ce qui a permis une approche personnalisée en fonction des résultats de la biopsie de chaque patient.

Lucas a été traité avec de l’évérolimus, l’un des médicaments évalués. Le Dr Jacques Grill, chercheur principal de BIOMEDE, a souligné que Lucas avait déjoué les pronostics. Il ne montre en effet désormais aucun signe de cancer. Bien que d’autres enfants de l’étude aient survécu plusieurs années après le diagnostic, Lucas est le seul à avoir une rémission totale.

Les chercheurs explorent toujours les raisons de la réaction différenciée des patients au traitement. La tumeur de Lucas présentait une mutation rare, ce qui, selon les chercheurs, aurait rendu ses cellules plus sensibles au médicament. Les résultats de l’étude ont également conduit au développement du programme BIOMEDE 2.0, lancée en 2022, pour poursuivre les recherches avec l’évérolimus et explorer de nouvelles approches.

Bien que ces avancées soient prometteuses, le Dr Grill souligne que la route vers un traitement généralisé est longue et complexe. Le processus de conception à l’utilisation courante d’un médicament peut prendre en moyenne de 10 à 15 ans, ce qui met en évidence les défis persistants dans le développement de traitements efficaces contre le DIPG.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.