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Crédits : Divaneth-Dias/istock

Les fossiles « juvéniles » de T. rex représenteraient une espèce distincte

Une analyse récente de fossiles, initialement considérés comme des juvéniles de T. rex, a révélé qu’il s’agissait en réalité d’adultes d’une espèce distincte appelée Nanotyrannus lancensis. Explications.

Jeune T-Rex ou espèce distincte ?

Nanotyrannus lancensis est une espèce de dinosaure théropode appartenant au groupe des tyrannosaures découvert pour la première fois dans le Montana en 1942. Sa classification a néanmoins été sujette à controverse au fil des ans. Certains paléontologues ont en effet soutenu l’idée qu’il s’agissait simplement d’une étape juvénile de croissance du T. rex, tandis que d’autres ont plaidé en faveur de son statut en tant qu’espèce distincte.

Cependant, des recherches plus récentes, notamment une analyse approfondie des fossiles et des caractéristiques anatomiques distinctes, ont conduit à la proposition que Nanotyrannus lancensis pourrait être une espèce distincte.

Physiquement, Nanotyrannus était significativement plus petit que le T. rex. Les estimations suggèrent qu’il aurait atteint une longueur d’environ cinq mètres, tandis que Tyrannosaurus Rex pouvait mesurer jusqu’à neuf mètres de long. L’analyse détaillée de la structure des os, des dents et d’autres caractéristiques anatomiques a également révélé des différences significatives entre Nanotyrannus et le T. rex. Cela inclut des membres plus longs, des bras plus robustes et une anatomie crânienne distincte.

L’analyse des anneaux de croissance des os de Nanotyrannus a également joué un rôle crucial dans la compréhension de sa croissance. Des travaux récents ont notamment fourni des informations importantes remettant en question la classification traditionnelle de ce dinosaure en tant que jeune T. rex.

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Illustration d’un T-Rex. Crédits : Orla/istock

Des spécimens déjà adultes

Rappelons que les os des dinosaures, tout comme les arbres, peuvent former des anneaux de croissance qui enregistrent la croissance annuelle. Ces anneaux peuvent être analysés pour déterminer la vitesse de croissance et la période de vie de l’animal.

Dans le cas de Nanotyrannus, l’observation de ces structures a révélé que les anneaux externes, qui marquent la fin de la croissance annuelle, étaient relativement proches de la périphérie des os. Cela suggère que ces dinosaures étaient proches de leur taille adulte au moment de leur mort.

Par ailleurs, les jeunes T. rex étaient traditionnellement supposés connaître une croissance plus lente sur une période prolongée, prenant des centaines de kilos par an avant d’atteindre leur taille adulte. Cependant, les résultats de l’analyse des anneaux de croissance chez Nanotyrannus ont montré quelque chose de différent. Contrairement aux attentes pour un jeune T. rex, les anneaux de croissance chez Nanotyrannus indiquent une croissance rapide.

En résumé, l’analyse des anneaux de croissance suggère que Nanotyrannus lancensis connaissait une croissance rapide et atteignait presque la taille adulte, remettant ainsi en question son affiliation en tant que jeune T. rex et soutenant l’hypothèse d’une espèce distincte de tyrannosaure.

Cette recherche illustre une fois de plus les défis auxquels les paléontologues sont confrontés lors de l’identification et de la classification des dinosaures, en particulier lorsqu’ils se basent sur des spécimens fragmentaires.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.