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Étude choc : -25% de criminalité, -16% d’accidents avec ces médicaments

En Suède, des chercheurs ont affirmé que les médicaments traitant le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) pouvaient avoir d’autres bénéfices. Selon leur étude, ces médicaments pourraient réduire le risque de comportements pouvant mener à des actes criminels. Comment ceci est-il possible ?

Des effets plus profonds que la simple atténuation des symptômes du TDAH

Comme l’indique la plateforme Handi Connect, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) touche 5% de la population mondiale, ainsi que 3% des adultes et 3 à 6% des enfants de 6 à 12 en France. Il s’agit ici d’un trouble du neurodéveloppement provoquant généralement trois types de symptômes dont l’apparition peut être simultanée, à savoir des difficultés d’attention et de gestion de l’impulsivité, ainsi que des problème en lien avec l’hyperactivité et l’hyperkinésie. Évidemment, le TDAH peut avoir de lourdes conséquences sur la vie sociale et l’apprentissage, entre autres.

Afin de lutter contre le TDAH, les médecins prescrivent généralement des médicaments (psychostimulants), ces derniers capables d’atténuer les symptômes immédiats. Cependant, les études sur les effets à long terme sont très rares, surtout que les prescriptions ont considérablement augmenté ces dernières années dans le monde entier, suscitant logiquement un débat important sur leur efficacité et leur innocuité.

Justement, des scientifiques du département d’épidémiologie médicale et de biostatistique de l’Institut Karolinska (Suède) ont mené des travaux sur le sujet, des recherches ayant fait l’objet d’une publication dans le British Medical Journal le 13 aout 2025. Cette étude est d’ailleurs assez vaste, concernant environ 150 000 personnes atteintes de TDAH. Selon les résultats, la prise de médicaments permettant de traiter le trouble a des effets allant beaucoup plus loin que l’atténuation des symptômes du TDAH. Les chercheurs ont souligné une baisse non négligeable du risque de comportements suicidaires, de toxicomanie mais également, d’accidents de la route et autres blessures accidentelles.

enfant TDAH
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Un traitement bénéfique pour la société en général ?

Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont eu recours à une émulation d’essais ciblés. Il s’agit là d’une méthode impliquant l’analyse de grands ensemble de données d’observation, comme s’il était question d’informations en provenance d’essais cliniques randomisés.

Pour ce faire, les auteurs ont étudié des documents présents dans des dossiers médicaux et juridiques suédois et ce, afin de comparer les personnes atteintes de TDAH sous traitements et celles qui ne le sont pas. Les résultats sont édifiants : les personnes sous traitement présenteraient 25% de risques en moins d’avoir des problèmes d’alcool ou de drogue. Soulignons également 16% de risques en moins de causer des accidents de la route ou encore, de présenter des comportements suicidaires (15%). Les chercheurs ont également noté une baisse importante des risques de condamnation au pénal (25%).

« Ces résultats apportent des preuves des effets du traitement médicamenteux du TDAH sur des résultats sanitaires et sociaux importants qui devraient éclairer la pratique clinique et le débat sur le traitement médicamenteux de ce trouble. », peut-on lire dans l’étude.

Pour les gouvernements, ces informations peuvent s’avérer très importantes. En effet, les décideurs politiques ont ici davantage l’occasion de comprendre les avantages d’un tel traitement pour la société en général, notamment en ce qui concerne la santé mentale et la criminalité.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.