Il y a quelques années, des scientifiques ont formulé l’idée de forer le plus grand supervolcan de la planète, celui de Yellowstone, afin d’y exploiter l’énergie géothermique. Seulement, voilà, le projet est toujours dans les tiroirs en raison de certains obstacles.
Exploiter le plus grand supervolcan du monde pour obtenir de l’énergie géothermique
Tout d’abord, rappelons que la géothermie est une source d’énergie renouvelable. Il est ici question d’utiliser la chaleur du sous-sol afin de produire de l’eau chaude ou de l’énergie. Néanmoins, s’il s’agit effectivement d’une énergie propre, renouvelable et constante, son exploitation peut générer des impacts environnementaux non négligeables. Les projets de géothermie sont nombreux, mais l’un d’entre eux, toujours en suspens, retient l’attention. Ce projet concerne le supervolcan du parc national de Yellowstone, dans le Wyoming (États-Unis). Toutefois, si la quantité d’énergie potentiellement exploitable semble phénoménale, les risques pour l’environnement sont malheureusement nombreux.
Rappelons au passage que la caldeira de Yellowstone est vaste (85 km de longueur pour 45 km de largeur), mais se trouvant dans le parc national du même nom, elle est protégée par la loi des États-Unis sur l’énergie géothermique de 1970. Ainsi, il est juridiquement impossible de construire des centrales géothermiques au sein de ces parcs.
Les risques pour l’environnement sont principalement dus au forage et à l’extraction d’une importante quantité d’eau souterraine. Or, le parc abrite plus de la moitié des geysers existant dans le monde ainsi que de nombreuses formations hydrothermales. Par ailleurs, si dans le processus d’exploitation, l’eau est ensuite réinjectée dans les sous-sols, ce type de formation pourrait disparaître.

Un projet en suspens malgré de possibles solutions
Plusieurs chercheurs ont toutefois évoqué de possibles solutions pour atténuer les impacts environnementaux de l’exploitation. Dans un article publié en 2018 dans le National Geographic, la chercheuse Helen Robinson de l’Université de Glasgow (Écosse) rappelait le cas de l’Islande. Dans ce pays, les entreprises du secteur de la géothermie analysent les sols et optimisent leur forage pour détourner le système hydrothermal souterrain. Pour Maria Richards, coordinatrice du laboratoire géothermique de l’Université méthodiste du Sud à Dallas (États-Unis), cette possibilité préserverait les formations en surface tout en permettant les forages et l’exploitation de l’énergie géothermique.
Si pour l’instant, les scientifiques ont décidé de ne pas forer le Yellowstone, un projet pilote du même genre est en cours en Italie dans le Campi Flegrei, un des supervolcans les plus actifs au monde. Dans le cadre du Campi Flegrei Deep Drilling Project (CFDDP), le volcan fait en effet actuellement l’objet d’un forage pour comprendre les risques et les possibilités. Or, si la quantité d’énergie disponible est évidemment très intéressante, les risques d’explosion, de séisme et d’éruption sont bien présents tout comme certains obstacles d’ordre environnemental, technique et financier.
