Il y a 3600 ans, une éruption volcanique a refroidi la planète

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Cratère du volcan Aniakchak, en Alaska. Crédits : U.S. Geological Survey/Wikimedia - CC BY 2.0 (https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/fr/)

En Alaska, 1628 ans avant notre ère, s’est déroulé un cataclysme d’une ampleur colossal : l’éruption volcanique du mont Aniakchak. Selon une étude scientifique, cet évènement a eu des répercussions mondiales, notamment en provoquant une chute des températures sur l’ensemble du globe terrestre.

Le mont Aniakchak, situé dans la Chaîne aléoutienne en Alaska et encerclé par le parc Aniakchak National Monument and Preserve, possède une caldeira de 10 km de diamètre, vestige de son passé diluvien. D’après une récente publication sur le site Oxford Academic d’une équipe de scientifiques américains, italiens, anglais et suisses, l’éruption eut lieu en l’an -1628 et serait à l’origine d’une baisse globale des températures terrestres.

« L’analyse de l’acide sulfurique des carottes de glace peut révéler l’étendue du forçage du système climatique par les aérosols volcaniques passés qui redistribuent l’énergie solaire et diminuent le réchauffement à la surface de la Terre », précisent les savants.

Une éruption volcanique aux retombées mondiales

Pendant des décennies, les chercheurs ont rattaché cet impact géologique majeur à l’éruption dite minoenne qui s’est produite aux alentours de 1600 av. J.-C. sur l’île méditerranéenne de Théra, aujourd’hui situé sur l’archipel de Santorin, en Grèce. Seulement, les carottes glaciaires prélevées en Antarctique révèlent des teneurs en soufre et en cendres coïncidant avec l’explosion du volcan Aniakchak. Cette dernière aurait libéré d’importantes quantités de sulfate jusque dans la stratosphère qui se seraient ensuite disséminées sur tous les continents et océans et de la planète au gré des courants atmosphériques.

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Caldeira du volcan Aniakchak. Crédits : jenikirbyhistory

De plus, l’impact géologique résultant a influé sur le processus de développement de la flore présente durant l’Antiquité. Ainsi, les chercheurs ont retrouvé ces traces dans les anneaux de croissance des arbres. Le manque de lumière et les cendres mélangées aux minéraux des sols ont laissé une empreinte visible, représentée par une longue ligne sombre sur les coupes transversales des troncs étudiés par les chercheurs. Ces lignes correspondent à l’an -1627, l’année succédant la catastrophe naturelle. En outre, des écrits babyloniens relatent à cette même époque la disparition de Vénus dans le ciel, suggérant une occultation temporaire de certains astres due à la fumée volcanique.

Prévoir les bouleversements à venir

L’éruption du mont Aniakchak demeurerait la cause du plus violent changement climatique que la Terre ait vécu au fil de ces quatre derniers millénaires écoulés. Cela démontre à quel point ces puits de lave en fusion peuvent radicalement modifier le climat d’une planète. Selon les scientifiques, analyser les conséquences engendrées par le volcan alaskien ainsi que les évènements similaires majeurs de l’Histoire permettrait d’appréhender les changements contemporains induits par les gaz à effets de serre relâchés en grande quantité par l’Homme.