Dans une volonté de promouvoir une destination particulière, la compagnie aérienne American Airlines vient d’ouvrir une ligne dont la distance est d’une centaine de kilomètres environ. Si le secteur du tourisme accueille cette nouvelle les bras grands ouverts, les associations environnementales s’interrogent sur le bilan carbone d’une telle initiative.
Grosse compagnie, petite liaison
American Airlines est la plus grande compagnie aérienne nord-américaine. Dans un communiqué publié le 8 septembre 2025, cette dernière a annoncé l’ouverture d’une nouvelle ligne entre Miami et l’archipel Bimini aux Bahamas, plus précisément l’île Bimini Sud. La communication de la compagnie est très claire, puisqu’il s’agit de promotionner cette destination touristique auprès de ses clients.Le lieu est paradisiaque, propice à la baignade dans un cadre idyllique, à des excursions pour observer les dauphins, à la pêche au gros, à la baignade ou encore, à la dégustation de spécialités mémorables.
« American Airlines sait que les voyageurs recherchent des expériences uniques et variées, et c’est pourquoi nous avons ajouté des destinations comme Bimini à notre réseau. », a déclaré Brian Znotins, vice-président senior de la planification du réseau .
Via sa filiale régionale American Eagle, American Airlines va donc devenir le seul transporteur assurant un vol direct entre Bimini et les États-Unis et ce, trois fois par semaine. Les appareils assurant la liaison sont des Embraer 175, taillés pour les vols court courrier. Avec cette nouvelle ligne, American Airlines espère également renforcer sa position à Miami, où celle-ci opère déjà pas moins de 430 départs quotidiens. Par ailleurs, l’archipel Bimini (voir photo ci-après) deviendra la septième destination de la compagnie étasunienne aux Bahamas, un marché accueillant tout de même près de dix millions de touristes chaque année (2023).

Un bilan carbone dérangeant
Sans aucun doute, les divers acteurs du secteur du tourisme voient la nouvelle d’un bon œil, puisque les retombées économiques devraient être intéressantes. En revanche, les associations de protection de l’environnement sont beaucoup moins enthousiastes. En effet, la ligne Miami-Bimini Sud couvre une distance de seulement 104 kilomètres. Cette dernière deviendra la liaison la plus courte de l’intégralité du réseau international d’American Airlines, détrônant ainsi la ligne Chicago–Milwaukee (108 kilomètres).
Il faut dire que la nouvelle relance le débat sur les vols courts, surtout que dans ce cas précis, il est déjà possible de rejoindre Bimini depuis Miami par bateau. D’une manière plus générale, les critiques sont sans surprise relatives au bilan carbone du transport aérien dans son ensemble. Rappelons tout de même que transport aérien est à l’origine d’environ 2 à 2,5 % des gaz à effet de serre mondiaux. Néanmoins, les experts évoquent un impact potentiellement plus important – environ 5% – en raison des effets non-CO2. De plus, en raison de leur accessibilité accrue, l’offre pour les vol low-cost augmente en quantité et contribue de manière significative à des émissions de GES elles-mêmes en hausse.
Enfin, si la ligne Miami-South Bimini est bien la plus courte opérée par American Airlines, il ne s’agit pas de la liaison aérienne la plus réduite au monde. En effet, le trajet entre les îles écossaises de Westray et Papa Westray qu’assure la compagnie Loganair couvre une distance de seulement 2,7 kilomètres pour deux minutes de vol. Citons également la liaison Karpathos et Kasos (19 km) en Grèce, ou encore le trajet Saint-Gall (Suisse) – Friedrichshafen (Allemagne), d’une distance de 21 km.
