Selon un nouveau rapport, les satellites Starlink de SpaceX ont récemment exécuté plus de 25 000 manœuvres d’évitement au cours d’une période de six mois, ce qui représente près de 140 manœuvres quotidiennes. La croissance fulgurante de ces risques potentiels suscite naturellement des inquiétudes quant à la durabilité à long terme de ce type d’opérations, alors que des milliers de nouveaux engins spatiaux seront lancés en orbite dans les années à venir.
Le projet Starlink
Les satellites Starlink évoluent en orbite basse pour fournir un accès à Internet à haut débit. L’objectif du projet est de fournir une connectivité Internet mondiale, notamment dans les régions éloignées et mal desservies où l’accès à Internet est limité. Plus de 4 000 de ces satellites Starlink sont actuellement en orbite. Pour rappel, l’entreprise veut en lancer 12 000 au cours des prochaines années et potentiellement plus de 40 000 ensuite.
Cependant, le déploiement de cette constellation suscite quelques préoccupations, notamment concernant la pollution lumineuse et l’impact potentiel sur les observations astronomiques en raison de la visibilité des satellites depuis la Terre. Sur ce point, SpaceX collabore avec la communauté astronomique dans le but d’atténuer ces problèmes.
L’encombrement de l’orbite terrestre basse est une autre préoccupation. La présence de milliers de satellites implique en effet un risque accru de collisions entre les satellites et les débris spatiaux. Ces collisions pourraient non seulement endommager les satellites existants, mais également générer des débris supplémentaires susceptibles de menacer d’autres satellites en orbite. D’ailleurs, un rapport récent témoigne très clairement de cet encombrement.

Des milliers de manœuvres d’évitement
Ce document révèle que les satellites Starlink ont dû effectuer pas moins de 25 000 manœuvres d’évitement de collision entre le 1er décembre 2022 et le 31 mai 2023. Cela représente en moyenne 137 manœuvres quotidiennes. De manière plus générale, les satellites de SpaceX ont effectué un total de 50 000 manœuvres d’évitement depuis que la société a commencé à former sa constellation en 2019, sur la base des rapports déposés par SpaceX auprès de la Federal Communications Commission (FCC).
Certaines de ces manœuvres ont d’ailleurs fait réagir. En 2019, l’Agence spatiale européenne (ESA) avait notamment été contrainte de déplacer Aeolus, son satellite d’observation de la Terre, pour éviter une collision avec l’un de ces satellites Starlink. Plus tard en 2021, la Chine avait également déposé une plainte auprès des Nations Unies après avoir dû écarter sa station spatiale pour les mêmes raisons.
Pour rappel, les satellites Starlink utilisent des capteurs de suivi et de détection pour surveiller leur environnement et détecter tout objet potentiellement dangereux à proximité. Si tel est le cas, les satellites peuvent alors modifier leur trajectoire ou leur altitude. Ces manœuvres automatiques sont basées sur des algorithmes sophistiqués capables d’analyser les données de suivi et de détection en temps réel. Ils déterminent ensuite la meilleure action à prendre pour éviter une collision. Visiblement, ces algorithmes ont donc été beaucoup sollicités.
