Comment SpaceX cherche à rendre les satellites Starlink moins visibles

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Crédits : capture d'écran YouTube

Les astronomes critiquant la pollution lumineuse émise par les satellites Starlink, Elon Musk cherche actuellement un moyen de les rendre moins visibles. Dans cet esprit, de nouveaux « pare-soleils » seront bientôt testés.

Des satellites qui divisent

Vous avez peut-être été témoin, durant les nuits de jeudi à dimanche, des passages remarqués du dernier « train » de satellites Starlink, aux alentours de 22h. Si beaucoup se sont émerveillés sur le moment, évoquant un phénomène perturbant mais très impressionnant, d’autres ont en revanche condamné l’expérience, arguant que tous ces lots de satellites allaient, in fine, gêner les observations nocturnes.

À vrai dire, beaucoup d’astronomes s’en inquiètent puisque la capture de photographies d’objets peu lumineux nécessite généralement plusieurs heures de temps d’exposition. Pointez votre télescope au mauvais endroit au mauvais moment et vous pouvez être sûr que les satellites « Starlink » viendront vous gâcher le rendu.

Les astronomes évoquent déjà quelques problèmes alors que « seul » un demi-millier de satellites Starlink ont pour l’heure été déployés. Mais n’oublions pas que SpaceX prévoit officiellement de lancer 12 000 de ces instruments en orbite basse (LEO). En outre, des demandes d’autorisation déposées l’année dernière auprès de l’Union internationale des télécommunications (UIT) suggèrent qu’Elon Musk envisage de proposer 30 000 satellites supplémentaires dans les années à venir

Pour rappel, l’humanité n’a lancé que 9 400 objets en orbite depuis l’aube de l’ère spatiale en 1957. Et l’environnement terrestre paraît déjà assez pollué.

L’option « DarkSat »

Bien conscient de ces inquiétudes, Elon Musk réfléchit depuis quelques mois à différents moyens de rendre ces satellites moins brillants dans le ciel nocturne.

Dans cet esprit, SpaceX a déjà testé plusieurs mesures. Le 6 janvier notamment, dans le cadre du déploiement d’un nouveau lot de satellites, l’un des instruments a été recouvert d’un « traitement expérimental d’obscurcissement ». Une sorte de peinture noire visant à le fondre dans le décor.

Mais si les observations semblent montrer que ce « DarkSat » est effectivement bien plus sombre que ses autres congénères en orbite, il ne l’est visiblement pas encore assez pour apaiser les préoccupations des astronomes.

Par ailleurs, le simple fait de peindre des satellites en noir paraît très risqué. « Ce n’est pas quelque chose que vous faites à la légère », expliquait il y a quelques mois à Business Insider Giorgio Savini, directeur de l’Observatoire de l’University College de Londres, évoquant des problèmes de « régulation de températures ».

La peinture sombre absorbe en effet davantage la chaleur solaire De ce fait, un satellite va chauffer énormément en présence de notre étoile, avant de refroidir dès son entrée dans l’ombre de la Terre. Des contraintes qui mènent forcément les structures mécaniques à se dilater puis se contracter.

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Un lot de satellites Starlink prêts à être déployés en orbite. Crédits : Official SpaceX Photos / Flickr

De nouveaux « pare-soleils » bientôt testés

Mais SpaceX pencherait actuellement sur une seconde solution. Ce mercredi 22 avril, en réponse à un abonné Twitter qui lui souhaitait bonne chance pour son dernier lancement de satellites Starlink, Elon Musk a notamment évoqué la conception de nouveaux « pare-soleils » visant à réduire la « réflexion solaire sur les corps des satellites ».

Là encore, peu d’informations ont circulé, mais il s’agirait de structures composées d’une mousse sombre « extrêmement radio-transparente », de manière à « ne pas affecter les antennes à réseau phasé ». Les satellites équipés de ces nouveaux pares-soleils seront déployés lors du prochain lancement (le numéro 8) prévu au mois de mai. En espérant cette fois que la technique fonctionne.

Pour rappel, l’objectif de cette constellation Starlink est de proposer un accès Internet à large bande à l’ensemble de la planète. Avec environ 40 millions d’abonnés d’ici 2025, Elon Musk estime qu’il pourra générer un chiffre d’affaires dix fois supérieur à l’activité des lanceurs de SpaceX, et ainsi financer les prochaines expéditions vers Mars.

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