Du caca humain fossilisé, avec les restes d’un serpent entier à l’intérieur

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Un crotale diamantin de l'ouest. Crédits : Pixabay

Un morceau de coprolithe humain vieux de 1 500 ans découvert au Texas a révélé les restes d’un serpent à sonnettes. Visiblement mangé en entier. Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of Archaeological Science : Reports.

À la fin des années 1960, une équipe d’archéologues a recueilli plus de 1 000 échantillons de coprolithes humains (excréments fossilisés) sur le site de Conejo Shelter, dans le sud-ouest du Texas. La quantité de restes retrouvée dans cette zone bien spécifique, abritée, laisse à penser qu’il s’agissait d’un espace réservé aux défections. D’anciennes latrines, en quelque sorte. Elanor Sonderman, de la Texas A & M University, a récemment décidé de jeter un nouveau coup d’œil à ces échantillons. Et l’un d’eux a particulièrement attiré son attention.

Un acte cérémoniel

L’un des échantillons analysés a en effet révélé les restes d’un serpent à sonnettes, y compris des fragments d’os du crâne, des écailles et même un croc. La consommation de serpents est commune dans les archives archéologiques, notamment dans la région. En revanche, les chasseurs les consommaient seulement après avoir enlevé la tête et la peau (y compris les écailles) avant la cuisson. Ici, le serpent – soit un crotale diamantin de l’Ouest, soit un serpent à sonnettes de Copperhead – a été ingéré en entier, sans cuisson au préalable. Une première, notent les chercheurs, qui témoigne probablement d’une cérémonie rituelle.

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Le croc de serpent à sonnette retrouvé. Le canal de venin est ici clairement visible. Crédits : EM Sonderman et al., 2019

La présence d’écailles, d’os, d’un croc d’un centimètre et de la tête venimeuse dans l’échantillon de coprolithe est en effet exceptionnellement inhabituelle. On note également que les serpents jouissaient à l’époque d’un statut symbolique important pour les habitants de cette région. Par ailleurs, les autres restes analysés dans l’échantillon laissent à penser que l’individu en question ne mourrait pas de faim.

Ce dernier aurait consommé une grande variété de plantes ayant à la fois une valeur nutritionnelle et médicinale. Des traces d’agave Lechuguilla et de Liliaceae ont en effet été retrouvées. Figurent également des traces de fibres de Dasylirion, apparentées à la famille des asperges, et d’Opuntia, une espèce de cactus. Ces plantes, notent les chercheurs, ont probablement été consommées au printemps ou au début de l’été. Notons aussi que les traces d’un tout petit rongeur – apparemment mangé cru – ont été repérées. Cette fois, rien de très surprenant pour un chasseur-cueilleur de la région, à cette époque.

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