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Des torpilles atomiques à portée inédite et impossibles à arrêter : voici le nouveau sous-marin russe inquiète le reste du monde

Dans un contexte mondial marqué par des tensions militaires croissantes, la Russie vient de lancer un nouveau sous-marin nucléaire baptisé Khabarovsk. Conçu pour embarquer des armes sous-marines révolutionnaires, ce navire illustre l’évolution rapide de la technologie militaire et soulève de nombreuses questions sur la sécurité maritime et la puissance nucléaire. Ce lancement intervient alors que la guerre en Ukraine continue de polariser l’attention internationale, ajoutant une dimension stratégique supplémentaire à cette démonstration de force.

Un sous-marin conçu pour l’innovation militaire

Le Khabarovsk est présenté comme une plateforme unique, spécialement construite pour transporter et lancer le système de drones sous-marins Poséidon. Contrairement aux autres sous-marins nucléaires russes, son architecture semble plus compacte, tout en conservant une capacité de déploiement importante pour diverses armes robotisées. Les informations disponibles indiquent que sa partie arrière rappelle la classe Borei-A, connue pour ses sous-marins lanceurs de missiles balistiques, mais avec un gabarit potentiellement plus léger et maniable.

La cérémonie de lancement, discrète et non retransmise en direct, contraste avec les pratiques habituelles pour ce type de bâtiment. Cette discrétion nourrit les interrogations sur les caractéristiques exactes du sous-marin, sa taille réelle et son armement complet. Moscou affirme cependant que le Khabarovsk permettra à la Russie de sécuriser ses frontières maritimes tout en protégeant ses intérêts stratégiques à travers les océans, note Le JDD. Avant d’intégrer pleinement la flotte du Pacifique, le navire entamera une série d’essais en mer pour valider ses performances.

Le Poséidon : un drone sous-marin nucléaire inédit

Le cœur de l’innovation réside dans le drone Poséidon, un véhicule sous-marin à propulsion nucléaire capable de transporter une ogive nucléaire. Selon les déclarations russes, il se distingue par sa vitesse exceptionnelle, estimée à environ 200 km/h, et par sa capacité à opérer à de grandes profondeurs, ce qui complique considérablement sa détection. Son réacteur nucléaire, décrit comme beaucoup plus compact que ceux utilisés sur les sous-marins classiques, fournit néanmoins une puissance suffisante pour maintenir une autonomie prolongée, rendant le suivi du véhicule quasi impossible pour les forces adverses.

Ce système a été conçu pour frapper des cibles côtières avec un impact maximal, y compris la possibilité de provoquer des tsunamis radioactifs. Son développement s’inscrit dans une série de programmes russes visant à renforcer la crédibilité nucléaire du pays et à étendre ses capacités de dissuasion, parallèlement aux essais récents de missiles à propulsion nucléaire comme le Burevestnik. Cette technologie représente un saut significatif dans le domaine des armes sous-marines, mêlant robotisation, nucléaire et vitesse pour créer une menace difficile à contrer.

sous-marin russe
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Le nouveau sous-marin nucléaire russe – Khabarovsk. Crédits : Sevmash

Implications géopolitiques et sécuritaires

L’introduction du Khabarovsk et du Poséidon sur la scène internationale ne se limite pas à un simple progrès technologique. Ces systèmes renforcent la capacité de projection de puissance de la Russie et accroissent les tensions dans un contexte déjà fragile avec l’Ukraine. Les experts s’inquiètent de la prolifération d’armes sous-marines autonomes et de leur impact sur l’équilibre stratégique mondial, notamment en termes de sécurité maritime et de course aux armements nucléaires.

Sur le plan diplomatique, ces démonstrations de force sont également perçues comme un moyen de pression indirect sur d’autres puissances nucléaires, y compris les États-Unis et leurs alliés. Le déploiement du Poséidon pourrait influencer les débats sur les essais et la modernisation des arsenaux, en ajoutant un facteur supplémentaire à la dynamique de dissuasion nucléaire. En parallèle, la guerre en Ukraine amplifie la portée de ces annonces, car elles soulignent la capacité de la Russie à combiner innovation technologique et stratégie militaire dans un contexte de conflit actif.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.