Dépression : observer votre propre activité cérébrale pour mieux la combattre

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Une nouvelle technique non invasive consistant à observer votre propre activité cérébrale pourrait permettre le traitement de la dépression qui touche aujourd’hui des millions de personnes à travers le monde.

Les symptômes sont nombreux et variés : une perte d’appétit et de poids quand d’autres réagissent à l’opposé en se nourrissant beaucoup plus. Quand certains ont des problèmes de sommeil, d’autres peuvent au contraire dormir beaucoup plus qu’habituellement. Notons également la perte d’intérêt à faire des choses, une diminution de la libido, un manque d’énergie et de la difficulté à se concentrer. Certaines personnes commencent à trop penser, trop réfléchir, se sentent coupables et commencent à broyer du noir. Les symptômes sont ainsi nombreux et tapissent un large éventail, c’est pourquoi diagnostiquer et traiter une dépression est aujourd’hui très compliqué. Mais cela pourrait bientôt changer.

Selon une étude récente publiée il y a quelques jours, une région du cerveau semble en effet affectée chez les personnes souffrant de dépression, suscitant ainsi l’espoir que des scans du cerveau puissent bientôt être utilisés pour diagnostiquer la maladie. La brèche est ouverte : une deuxième étude publiée dans la revue Psychiatry propose aujourd’hui d’observer sa propre activité cérébrale pour mieux traiter la dépression, stimulant la partie du cerveau impliquée en rappelant des souvenirs positifs. C’est ce qu’on appelle le neurofeedback de l’IRMF.

Kymberly Young, l’auteure principale de la nouvelle étude et professeure adjointe de psychiatrie à l’École de médecine de l’Université de Pittsburgh, affirme que l’expérience est prometteuse. Pour l’étude, Kymberly Young et son équipe ont séparé en deux groupes 36 volontaires adultes diagnostiqués comme souffrants de la dépression. Le premier groupe fut alors amené à faire un neurofeedback sur leurs amygdales situées dans la région antéro-interne du lobe temporal (les amygdales des personnes déprimées ont tendance à mieux répondre aux indices émotionnels négatifs), pendant que le second groupe fut amené à faire un faux exercice de neurofeedback sur une partie du cerveau non impliquée dans le traitement émotionnel.

Observant un signal de la partie du cerveau mesurée, les participants ont alors tenté de réguler la force de ce signal en se rappelant des moments heureux. Après deux sessions, 12 des 19 participants qui ont essayé le neurofeedback ont alors enregistré une amélioration significative de leur état après seulement deux séances contre deux personnes pour le groupe témoin. Ainsi la réactivité de l’amygdale aux souvenirs positifs pourrait aider à réduire les symptômes dépressifs. La prochaine étape consistera pour les chercheurs à s’inspirer de ces résultats pour mettre au point une forme d’exercice ou un traitement qui pourra être à la disposition des personnes qui en ont besoin.

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