Récemment, un économiste a révélé que la France disposait désormais d’un « solde démographique négatif », une première depuis environ un siècle. Or, ceci n’est pas une bonne nouvelle, puisque le pays semble basculer dans un nouveau régime démographique qui pourrait s’installer sur la durée.
Une première depuis 1945
Tout commence avec une publication de l’économiste François Geerolf sur la plateforme X le 18 juillet 2025. L’intéressé a indiqué que la France disposait désormais d’un solde démographique négatif, c’est à dire que les décès viennent de dépasser les naissances. Sur une période de douze mois glissants, le pays a compté 651 200 décès pour 650 400 naissances, une première depuis 1945. Selon l’expert, cette bascule arrive un peu plus tôt que ce l’INSEE prévoyait dans ses dernières projections. La France se trouve t-elle à l’aube d’une catastrophe démographique ? Le 23 juillet 2025, le média BFM TV a relayé la publication de François Geerolf et a notamment interrogé les essayistes et spécialistes des questions démographiques Julien Damon et Maxime Sbaihi.
Pour ces experts, la situation est d’autant plus inquiétante qu’il est ici question d’un effondrement des naissances, à savoir -20% depuis 2010. De plus, la France ne fait plus figure d’exception européenne comme c’était le cas depuis de nombreuses années et cette tendance qui concernait principalement le territoire métropolitain englobe aujourd’hui les territoires d’outre-mer.
Pour la 1ère fois depuis la 2nde guerre mondiale, la France a plus de décès (651 200) que de naissances (650 400) en 12 mois.
➡️ Le solde naturel est **négatif**.
Et pourtant… personne n’en parle. ♂️ https://t.co/bq2h9dO3ds pic.twitter.com/d8Cghi5kaX— François Geerolf (@FrancoisGeerolf) July 18, 2025
Des conséquences à court et à long terme
Une baisse des naissances à l’échelle nationale doit être une source d’inquiétude, en raison de conséquences socio-économiques très problématiques. Sur le court terme, les sociétés commercialisant des produits à destination des enfants en bas âge seront menacés, notamment les entreprises du marché des couches pour bébé, des laits infantiles et des tétines, entre autres.
Sur le long terme, la dénatalité devrait toucher les écoles, une fréquentation en berne qui pourrait occasionner de plus en plus de fermetures. Pas moins de 5 000 établissements scolaires ont déjà fermé leurs portes, conséquence d’une baisse d’environ 500 000 des écoliers depuis 2015.
Un possible effondrement de notre modèle sociétal
En ce qui concerne le monde du travail, il sera question d’un manque de main d’œuvre de plus en plus criant. Or, la baisse de la population active est synonyme d’une quantité plus faible de personnes capables de travailler mais également, de consommer et de cotiser pour la retraite. De plus, la situation pourrait également toucher la Sécurité Sociale, avec le vieillissement progressif de la population.
« C’est tout notre modèle social qui s’effondre. A l’après-guerre, on avait tout misé sur la démographie et notre système par répartition prenait la forme d’une pyramide. Aujourd’hui cette pyramide rétrécit en sa base à cause de la dénatalité et ne cesse de s’élargir par le haut. La solidarité intergénérationnelle pèse de plus en plus lourd »., a déclaré Maxime Sbaihi.
Sans une relance de la natalité, les politiques publiques devront s’adapter. Augmenter des taux de cotisation déjà à 28% n’est pas une solution. Miser sur l’immigration peut être une option plus abordable, bien que celle-ci doive se faire au détriment des autres pays. Une orientation vers une augmentation du taux d’activité semble plus acceptable, soit en boostant la natalité, soit en prenant le chemin de la robotisation, comme c’est le cas du Japon depuis plusieurs années.
