Une nouvelle espèce de dauphin ancien, nommée Aureia rerehua, a été récemment découverte en Nouvelle-Zélande. Elle date d’il y a environ 22 millions d’années. L’animal se distingue par ses dents évasées, suggérant une méthode de chasse inhabituelle.
Une cage à dents
Les odontocètes forment un sous-ordre de cétacés. Contrairement aux mysticètes, qui ont des fanons pour filtrer leur nourriture, les odontocètes ont cependant des dents pointues pour saisir et déchiqueter leurs proies. Ce groupe diversifié comprend une grande variété d’espèces modernes, allant des dauphins aux cachalots en passant par les marsouins.
L’espèce nouvellement découverte en Nouvelle-Zélande, baptisée Aureia rerehua, intégrait cette grande famille il y a environ 22 millions d’années.
Les chercheurs décrivent le spécimen, codé OU22553, comme un fossile bien conservé comprenant un crâne, des dents, des os des oreilles, des mandibules, des vertèbres et des côtes. Dans le cadre de leur analyses, les chercheurs ont notamment souligné une orientation latérale unique des dents, suggérant une méthode de chasse inhabituelle.
Concrètement, ce dauphin ancien aurait utilisé ses dents pour créer une sorte de cage permettant de capturer des poissons, les aspirant ensuite dans sa gueule.
Les scientifiques suggèrent que cela pourrait représenter une innovation dans la stratégie d’alimentation des odontocètes, bien qu’une comparaison puisse être faite avec les filtreurs modernes qui utilisent des structures spéciales (fanons) pour capturer leur nourriture.
Malgré sa taille relativement petite (une estimation minimale de 1,97 mètre), Aureia rerehua aurait probablement vécu et chassé dans des eaux peu profondes, utilisant son cou flexible et ses dents évasées pour explorer les fonds marins à la recherche de proies, tout en minimisant l’impact de ses dents sur celles-ci.

Un animal capable d’écholocation
En outre, rappelons que la plupart des odontocètes utilisent l’écholocation, un mécanisme sophistiqué où ils émettent des clics sonores et appréhendent les échos pour percevoir leur environnement, localiser leurs proies et naviguer.
D’après les auteurs, cet ancien dauphin en était également probablement capable, comme le suggère l’anatomie de son crâne conçu de manière à optimiser la transmission des ondes sonores dans l’eau. Son système auditif visiblement hautement spécialisé aurait également été capable de détecter et interpréter les échos résultant de l’écholocation.
Enfin, les chercheurs ont relevé des mandibules creuses. Or, ces dernières sont souvent associées à la production de sons pour l’écholocation. Ces mandibules agissent en effet comme des structures de résonance qui amplifient les clics sonores émis par l’animal.
Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of the Royal Society of New Zealand.
