observatoire spatial
Crédits : PavelSmilyk . iStock

Selon cette experte, les humains font les mêmes erreurs dans l’espace que sur Terre

Une astrophysicienne française a récemment été interviewée à propos de l’exploration spatiale et ses dérives. L’experte a évoqué de nombreux événements significatifs ayant notamment favorisé la multiplication des déchets spatiaux pendant plus d’un demi-siècle.

Des chiffres très préoccupants concernant les déchets spatiaux

Âgée de 38 ans, Fatoumata Kebe est une astrophysicienne française spécialisée dans l’étude des débris spatiaux. Formée à l’Université Pierre-et-Marie-Curie à Paris et membre de l’Union astronomique internationale, la scientifique a longuement pris la parole dans un article publié par le magazine GEO le 17 décembre 2023.

Alors que la question du climat et de l’environnement sur Terre apparaît très régulièrement dans les médias (dernièrement à l’occasion de la COP 28), celle de la pollution de l’espace reste largement en retrait. Pour Fatoumata Kebe, les êtres humains répéteraient pourtant les mêmes erreurs dans l’espace que sur notre planète.

À l’occasion de cette interview, plusieurs chiffres importants ont été évoqués. Autour de la Terre se trouvent 2 250 satellites ne fonctionnant plus, 36 500 débris dont la taille dépasse 10 cm, un million dont la taille est comprise entre 1 et 10 cm et 130 millions dont la taille se situe entre 1 mm et 1 cm. Par ailleurs, sur les 8 800 satellites actuellement en orbite, environ un quart sont des épaves.

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Crédits : Northrop Grumman

Des risques de collision et de pollution trop importants

L’astrophysicienne a notamment raconté l’histoire de l’un des plus imposants déchets spatiaux : le satellite d’observation de la Terre Envisat. D’une masse de huit tonnes, l’engin placé sur orbite par l’Agence Spatiale européenne (ESA) en 2002 ne donne plus signe de vie depuis 2012. Si la véritable raison de cette perte de contact n’a pas été identifiée, il se pourrait que le satellite soit lui-même entré en contact avec un débris spatial.

La zone la plus polluée se trouve être l’orbite basse terrestre, située entre 120 et 2 000 km d’altitude. Or, les risques de collision sont les plus importants dans cette zone, du fait de l’encombrement, mais aussi de la vitesse des déchets pouvant atteindre 7 ou 8 km/s. Fatoumata Kebe a notamment mentionné les risques pour la Station Spatiale internationale (ISS) ou encore la collision en 2009 entre un satellite russe à la dérive et satellite américain Iridium 33, ce qui a généré 2 000 déchets spatiaux supplémentaires. Le fait est que chaque collision crée de nouveaux débris, ce qui augmente encore un peu plus le risque de nouvelles collisions et alimente ainsi un véritable cercle vicieux.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.