Une nouvelle méthode de datation du décès précise jusqu’à 10 jours

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Une équipe de l’université de Salzbourg en Autriche a mis en place une nouvelle méthode expérimentale pour dater un décès. Grâce à une biopsie de muscle, on aurait une estimation même si la mort remonte à plus de 10 jours.

Cette nouvelle méthode se base en effet sur l’étude des tissus musculaires, des protéines et enzymes présentes. Les chercheurs ont constaté que certains de ces composés ne commencent à disparaitre que 240 heures après la mort. Ces observations ont d’abord été faites sur des cadavres d’animaux puis retrouvées sur les cadavres humains. Grâce à elles, ils ont pu répertorier les différents éléments biologiques se trouvant dans les tissus en fonction du temps  écoulé depuis le décès. Cette méthode a l’avantage d’être réalisable en 24 heures, d’être simple à mettre en place et d’avoir un grand domaine de validité.

Actuellement, les méthodes reposent sur l’observation du corps en général: température, rigidité cadavérique, lividité cadavérique; sur l’étude des autres êtres vivants tels que les bactéries et les insectes; et sur quelques techniques biochimiques comme le dosage du potassium dans l’oeil.

La lividité cadavérique se présente sous forme de taches bleues et rouges sur la peau. Elles sont dues à l’écoulement vers le bas puis l’accumulation du sang qui devient visible à travers la peau. Cette technique, ainsi que l’étude de la température et de la rigidité ne permet pas des datations après 36 heures.

L’étude des bactéries sur le cadavre, c’est-à-dire la putréfaction, quant à elle, dépend de beaucoup de paramètres comme l’âge du patient, la cause de la mort, le lieu de dépôt et ses conditions, etc. Il est nécessaire de faire plusieurs études avant de pouvoir connaitre la date du décès.

Le dosage du potassium dans l’humeur vitrée de l’oeil (le gel transparent qui occupe tout le centre de l’oeil) permet d’avoir des estimations sur des durées plus longues. Elles sont de l’ordre de quelques jours, voire de la semaine. Lorsque l’organisme meurt, les cellules de la paroi ne sont plus semi-perméables. Du potassium peut alors parvenir dans l’humeur vitrée de l’oeil. Plus le temps passe, plus la quantité de potassium augmente. Ainsi, en mesurant cette quantité, on obtient une estimation de l’heure du décès. Ce n’est cependant pas très précis.

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La nouvelle méthode par biopsie pourrait donc aider à réduire l’intervalle de temps durant lequel le décès se serait produit.

Sources : Société de biologie expérimentale, Top SantéSciences et Avenir