La cryogénisation, science ou science-fiction ?

Crédits : Alcor Life Extension Foundation

L’idée est plutôt séduisante : se faire congeler après sa mort et être ramené à la vie des années après. Ce type de manipulation a fait son chemin et a été popularisée principalement par le cinéma, faisant toujours plus d’adeptes. Que penser de ce procédé, alors que les connaissances actuelles ne permettent aucune réversibilité ?

La cryogénisation également appelée cryonie (à ne pas confondre avec cryogénie) est un procédé de conservation à très basse température, c’est-à-dire −196 °C. De nombreuses personnes paient des sommes faramineuses dans l’espoir d’être ressuscitées après leur mort, et ce après quelques années passées dans le « frigo ».

Le cinéma est un grand acteur de la popularisation de la cryogénisation. Durant de nombreuses années, bon nombre de gens pensaient que Walt Disney avait été congelé après sa mort en 1966 et des films comme Aliens (1979), Forever Young (1992) ou encore Demolition Man (1993) reprennent le concept.

(Crédit photo : Alcor Life Extension Foundation)
Crédits : Alcor Life Extension Foundation

Cependant, les connaissances actuelles de la médecine ne permettent pas cette prouesse, mais une poignée de chercheurs ont espoir. En effet, de grandes avancées en médecines sont espérées en ce qui concerne principalement les nanotechnologies qui pourraient régénérer les tissus et les organes au niveau moléculaire ou encore inverser les effets des maladies et du vieillissement. L’argument de base en faveur de la cryogénisation est que la mémoire, la personnalité et l’identité sont stockées dans la structure chimique du cerveau et c’est sur ce point que l’espoir est permis.

(Crédit photo : Alcor Life Extension Foundation)
Crédits : Alcor Life Extension Foundation

La cryogénisation reste malgré tout considérée avec scepticisme par la majorité des acteurs du monde scientifique. Mais cela n’empêche pas de nombreuses personnes d’y croire. Tout récemment, une jeune fille de 14 ans vivant au Royaume-Uni a fait la demande d’être congelée après sa mort. Atteinte d’un cancer, la patiente en phase terminale a vu sa demande acceptée par la justice le 18 novembre 2016.

Deux pays seulement permettent la cryogénisation : la Russie et les États-Unis où la jeune britannique sera « stockée » après sa mort.

Mieux encore, certains spécialistes estiment qu’il vaudrait mieux se concentrer sur la préservation de notre tête, plutôt que de notre corps entier comme Anders Sandberg de l’Institut pour le Futur de l’humanité de l’Université d’Oxford :

« En tant que tête, ma vie serait limitée, mais d’ici là on pourra établir des vraies connexions avec les ordinateurs. Mon espoir est que, une fois ressuscité, mes souvenirs et ma personnalité puissent être téléchargés sur un ordinateur », explique le chercheur.

L’avenir nous dira si le retour à la vie est possible dans de telles conditions ou s’il faudra se résoudre à considérer la cryogénisation comme un doux rêve. En tout cas, un demi-siècle après le premier individu cryogénisé, à savoir le psychologue américain James Hiram Bedford (1893-1967), aucune avancée majeure n’a permis d’espérer une réversibilité du processus.

Sources : Vice NewsICI Radio Canada