Selon une récente étude menée par des chercheurs américains, le cerveau des adolescents a été impacté par la crise du Covid-19. Toutefois, le virus lui-même n’est pas mis en cause, ce qui n’est pas le cas des restrictions sanitaires et principalement des épisodes de confinement.
Un affinement plus rapide du cortex cérébral
Selon un article publié par L’Humanité le 23 décembre 2023, le niveau des adolescents à l’école a encore baissé depuis 2020. Si la crise du Covid-19 semble en être la cause principale, un certain nombre de réformes récentes y a également participé. Néanmoins, la partie du problème en lien avec la récente pandémie est soutenue par une étude de l’Institut sur le développement humain et le handicap de l’Université de l’état de Washington à Seattle, comme le révèle un communiqué récent.
Tout d’abord, il est essentiel de souligner que le virus SARS-CoV-2 n’est pas mis en cause dans la baisse des performances scolaires. En revanche, les chercheurs ont évoqué les situations de confinement. Les adolescents ont été affectés en raison d’une sensibilité importante de leur cerveau aux perturbations extérieures.
Le cortex cérébral s’affine au fur et à mesure du développement de l’organe. Or, il a déjà été établi que ce phénomène peut s’accélérer en cas de situation de violence ou de maltraitance et ainsi favoriser l’apparition de problèmes de santé mentale. Les chercheurs américains ont donc tenté de mettre en lien cet aspect avec la crise du Covid-19.

Crédit : iStock
Crédits : ChayTee / iStockLes filles plus impactées que les garçons
Les auteurs de l’étude ont fixé l’objectif suivant : comprendre les effets de l’apparition du virus sur le cerveau des jeunes lors de l’année 2020. Les experts ont ainsi comparé des scanners cérébraux effectués chez des enfants et des adolescents avant et après la pandémie. Les résultats ont montré une accélération de la réduction de l’épaisseur du cortex cérébral, un phénomène qui touche d’ailleurs davantage les filles. Plus précisément, le cerveau des garçons a vieilli de deux ans durant l’année 2020 et celui des filles de quatre ans. Par ailleurs, seulement trois zones du cerveau des garçons ont été touchées, contre 35 chez les filles, dont celles en lien avec la reconnaissance faciale et l’analyse de l’information visuelle.
Une question se pose alors : comment expliquer ces différences entre les deux sexes ? Pour les chercheurs, une partie de l’explication se trouverait dans le fait que les filles sont plus attachées aux relations réelles avec les gens, à tel point que cet élément jouerait un rôle important dans le développement de leur cerveau. Autrement dit, la multiplication des interactions via les réseaux sociaux durant la crise au détriment des interactions directes aurait eu beaucoup plus d’impact chez les filles que chez les garçons.
En revanche, il n’a pas été prouvé que le phénomène était définitif. Il se pourrait donc qu’il s’atténue dans un futur très proche.
