Chine fusées réutilisables
L'article de test iSpace Hyperbola-2Y lors d'un test de saut, le 10 décembre 2023. Crédit : iSpace

La course aux fusées réutilisables s’intensifie en Chine

La startup chinoise iSpace a franchi une étape significative dans le développement de fusées réutilisables en réalisant avec succès un test de saut avec son étage Hyperbola-2Y. Le vol a eu lieu au centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le désert de Gobi.

La Chine sur les traces de SpaceX

SpaceX, la société fondée par Elon Musk, a révolutionné l’industrie spatiale en développant des fusées réutilisables. Autrement dit, il est désormais possible de récupérer et réutiliser les premiers étages des fusées plutôt que de les abandonner après chaque lancement.

SpaceX a introduit cette idée avec le programme Falcon 9. Cette récupération permet de faire une économie significative sur les coûts de fabrication par rapport aux fusées à usage unique, ce qui a contribué à rendre les lancements spatiaux plus abordables.

Cette avancée a naturellement incité d’autres acteurs, notamment la Chine, à intensifier leurs efforts pour rattraper leur retard et développer des technologies similaires. Plusieurs entreprises chinoises mènent en effet des initiatives pour construire des lanceurs réutilisables.

Nouveau test réussi pour iSpace

La société iSpace s’est récemment illustrée avec un « saut » de son étage réutilisable Hyperbola-2Y, fonctionnant au méthane et à l’oxygène liquide. La structure aurait atteint une altitude de 343,12 mètres et parcouru une distance de 50 mètres vers une zone d’atterrissage avant de se poser avec une précision de 0,295 mètre. Ce succès est survenu un mois après un premier test réussi à 178 mètres d’altitude.

La société iSpace prévoit également d’effectuer un test en mer l’année prochaine après avoir complété les tests au sol. Toutes les données collectées seront utilisées pour le développement de son lanceur réutilisable Hyperbola-3, dont le premier vol orbital est prévu en 2025. Ce dernier sera capable de soulever 13,4 tonnes en orbite terrestre basse (LEO).

La démonstration de récupération et de réutilisation du premier étage est de son côté prévue pour 2026, avec l’objectif ambitieux de réaliser jusqu’à vingt-cinq lancements d’Hyperbola-3 par an d’ici 2030.

D’autres projets en cours

Comme le souligne SpaceNews, d’autres entreprises chinoises s’engagent également dans le développement de fusées réutilisables.

Landspace, basée à Pékin, prépare le premier test de son nouveau lanceur Zhuque-3 à Jiuquan d’ici la fin de l’année. Galactic Energy a de son côté déjà effectué un essai similaire avec son lanceur Pallas-1. CAS Space, une filiale de l’Académie chinoise des sciences, a également mené des tests pour ses fusées à décollage et atterrissage vertical.

Deep Blue Aerospace, une autre société chinoise, prévoit le premier vol de sa fusée réutilisable Nebula-1 en 2024 depuis le centre de lancement de satellites de Wenchang. Space Pioneer, la première startup chinoise à atteindre l’orbite avec une fusée à propergol liquide, envisage elle aussi le lancement de sa fusée réutilisable Tianlong-3 en juin 2024.

Enfin, notez que la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC), le principal entrepreneur spatial chinois, a également des ambitions similaires concernant le lanceur super lourd Longue Marche 9. Ce dernier aura pour vocation de transporter des humains vers la Lune et potentiellement vers Mars.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.