ConquĂȘte spatiale : un nouveau type de robot va entrer en piste

Crédits : Centre aérospatial allemand (DLR)

Les astronautes seront-ils bientît en mesure de piloter des robots depuis l’espace ? Possible. L’avantage est ici trùs clair : tirer parti des robots pour effectuer des tñches en milieux hostiles. Comme à la surface de Mars, par exemple.

Le projet METERON, fruit d’une collaboration entre l’Agence spatiale europĂ©enne (ESA) et le Centre aĂ©rospatial allemand (DLR), est une suite d’expĂ©riences visant Ă  valider les technologies de pointe pour la tĂ©lĂ©robotique depuis l’espace, en utilisant l’ISS. L’idĂ©e consiste Ă  placer un robot artificiellement intelligent sur Terre, sous le contrĂŽle direct d’un astronaute Ă  400 km au-dessus de la Terre, et de les faire travailler ensemble. À terme, il s’agira de faire travailler des robots sur les surfaces lunaires – et surtout martiennes – pour Ă©viter d’exposer les astronautes Ă  ces environnements hostiles.

Par ailleurs, « l’intelligence artificielle permet au robot d’effectuer de nombreuses tĂąches de maniĂšre indĂ©pendante, ce qui nous rend moins sensibles aux retards de communication qui rendraient le contrĂŽle continu plus difficile sur de si grandes distances », explique Neil Lii, chef de projet au Centre aĂ©rospatial allemand. Mais avant de pouvoir Ɠuvrer sur Mars, encore faut-il pouvoir le faire sur Terre. Place donc aux tests. Le 2 mars dernier, les ingĂ©nieurs de l’Institut de robotique et de mĂ©catronique du DLR ont installĂ© le robot Justin dans un environnement martien simulĂ©. Justin n’avait qu’une tĂąche Ă  accomplir : l’entretien des panneaux solaires, car il y a beaucoup de poussiĂšre sur Mars. DirigĂ© Ă  distance par l’astronaute amĂ©ricain Scott Tingle, installĂ© dans la Station spatiale internationale, le robot a rempli sa mission avec succĂšs.

Le prochain test, plus poussĂ©, aura lieu Ă  l’été 2018. Il s’agira pour la paire de sĂ©lectionner un composant et de l’installer sur les panneaux solaires. L’astronaute allemand de l’ESA Alexander Gerst sera cette fois-ci l’opĂ©rateur. « C’est un pas significatif vers une mission planĂ©taire habitĂ©e avec un soutien robotique », explique Alin Albu-SchĂ€ffer, directeur de l’Institut de robotique et de mĂ©catronique du DLR. Il est coĂ»teux et risquĂ© de maintenir une prĂ©sence humaine sur la surface de Mars. Pourquoi risquer une vie humaine pour effectuer des tĂąches aussi simples, comme le nettoyage des panneaux solaires ? « L’astronaute ne serait ici plus exposĂ© au risque d’atterrissage, et nous pourrions utiliser nos assistants robotiques pour construire et maintenir les infrastructures, avec des ressources humaines limitĂ©es ».

Dans ce scĂ©nario, le robot ne serait donc plus simplement le bras Ă©tendu de l’astronaute, mais plus un partenaire sur le terrain, dirigĂ© par un(e) astronaute placĂ©(e) en orbite.

Source