Vapoter pourrait faciliter le développement de problèmes cardiaques et de cancers

Crédits : Flickr/ Vaping 360

Une nouvelle étude concernant la consommation à long terme de nicotine par le biais de la cigarette électronique conclut que celle-ci pourrait accroître le risque de certains cancers et maladies cardiaques.

Ce sont des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de New York (États-Unis) qui publient dans les Comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS) les résultats de leurs travaux menés sur des souris et des cellules humaines, en laboratoire. Ceux-ci apportent une conclusion peu enthousiasmante pour les consommateurs de cigarettes électroniques, du moins pour ceux qui incluent la nicotine dans cette consommation. En effet, il est tout à fait possible de vapoter des liquides sans nicotine.

Si jusque-là, on considérait que c’est la combustion qui rendait la cigarette dangereuse, cette étude suggère que la vapeur de nicotine est également nocive. Pour mener à bien ces travaux, les chercheurs ont exposé des rongeurs à de la vapeur de nicotine, équivalente en dose et durée à une dizaine d’années de vapotage chez les humains.

Lorsqu’ils ont analysé les résultats, ces chercheurs ont remarqué des dommages dans l’ADN des cellules des poumons, de la vessie et du cœur de ces animaux. En comparaison à un autre groupe de rongeurs, lesquels avaient respiré de l’air filtré sur un même laps de temps, ils ont également constaté une diminution du nombre de protéines réparatrices dans ces organes.

D’autre part, des résultats similaires que pour les rongeurs ont alors été observés sur des cellules humaines de poumons et de vessie. Ces dernières avaient été exposées en laboratoire à de la nicotine ainsi qu’à un dérivé cancérigène de cette substance.

« Bien que les cigarettes électroniques contiennent moins de substances carcinogènes que les cigarettes conventionnelles, le vapotage pourrait présenter un risque plus grand de contracter un cancer pulmonaire ou de la vessie ainsi que de développer des maladies cardiaques », écrit Moon-Shong Tang, professeur de médecine environnementale et de pathologie à la faculté de médecine de l’Université de New York, et principal auteur de cette étude.

Mais dans un contexte où l’industrie du tabac est l’une des plus puissantes au monde, difficile d’y voir réellement clair. Ce même rapport de l’Académie américaine des sciences et de médecine déclare que la nicotine contenue dans les cigarettes électroniques peut entraîner une addiction chez les jeunes, les prédisposant à fumer du tabac. D’autre part, les auteurs reconnaissent tout de même que vapoter est bien moins nocif que la cigarette traditionnelle, et aide déjà de nombreux fumeurs à arrêter.

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