Lune astronaute
Crédits : Nzoka John/istock

Si vous tombiez d’une hauteur de 100 mètres sur la Lune, seriez-vous blessé ?

Une question amusante sur laquelle nous sommes tombés cette semaine est la suivante : si vous deviez tomber d’une grande hauteur sur la Lune, seriez-vous grièvement blessé ? Examinons cela d’un peu plus près.

Un environnement compliqué

Nous savons que certains astronautes des missions Apollo basculaient parfois à la renverse sur la surface lunaire. Cela est dû au fait que les combinaisons spatiales étaient conçues de manière à offrir une certaine rigidité pour protéger les astronautes de l’environnement lunaire, ce qui rendait les mouvements plus difficiles.

Pour marcher, les astronautes utilisaient alors un type particulier de démarche appelée « saut de lapin » pour se déplacer. Parfois, ils pouvaient perdre l’équilibre en les réalisant ou en essayant de se pencher pour ramasser des échantillons du sol lunaire.

Un exemple célèbre est présent dans la vidéo de l’astronaute Eugene Cernan lors de la mission Apollo 17. On peut ici le voir basculer en arrière tout en essayant de se relever après avoir ramassé des échantillons. Ces moments ont souvent été l’occasion d’anecdotes légères, mais ils n’ont pas entraîné de blessures graves et ne sont pas comparables à une chute lourde ou à un accident grave.

La gravité réduite de la Lune, qui est 1/6e de celle de la Terre, a également certainement contribué aux moments où les astronautes ont pu basculer à la renverse. Cela pouvait également rendre plus difficile le maintien de l’équilibre, surtout lorsqu’ils essayaient de se pencher ou de se relever.

D’un autre côté, les astronautes avaient moins de poids sur leurs corps, ce qui réduisait l’impact lorsqu’ils tombaient. En d’autres termes, la force avec laquelle ils frappaient la surface lunaire était considérablement plus faible que ce qu’ils auraient ressenti en tombant de la même hauteur sur Terre. Cela contribuait à minimiser les risques de blessures graves en cas de chute.

Cela dit, même si la gravité plus faible vous permettrait effectivement d’atterrir plus doucement, elle ne vous aiderait pas beaucoup en cas de très haute chute.

astronaute lune
Crédits : NASA

Absence d’atmosphère

Sur Terre, lors d’une chute libre, on atteint la vitesse terminale, où la force de traînée de l’air équivaut à la force de gravité, ce qui arrête l’accélération. Pour un parachutiste typique, cela représente environ 200 kilomètres par heure, bien que la vitesse puisse être plus élevée en adoptant des positions aérodynamiques. À des altitudes plus élevées, où l’air est plus mince, la vitesse peut être encore plus grande. En 2012, Felix Baumgartner avait sauté de 39 kilomètres d’altitude, atteignant la vitesse du son.

Sur Terre, l’accélération due à la gravité est d’environ 9,8 m/s², tandis que sur la Lune, elle est seulement de 1,6 m/s². Cependant, la Lune a une atmosphère très mince, entraînant une traînée minimale lors d’une chute, ce qui change tout. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle il est si difficile de se poser en douceur sur la Lune.

Imaginons une chute de 100 mètres : en touchant la surface lunaire, vous pourriez alors atteindre une vitesse de plus de 17 mètres par seconde, soit environ 64 kilomètres par heure. À cette vitesse, il y aurait effectivement un risque de blessures. Si vous deviez sauter du sommet du plus haut gratte-ciel du monde (transféré sur la Lune pour une raison quelconque), la vitesse atteindrait 51,53 mètres par seconde, soit 185,5 kilomètres par heure, ce qui est suffisant pour entraîner une mort certaine. La bonne nouvelle, c’est que cela n’arrivera jamais.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.