VIRUS H3N8
Crédits : Crissa/pIXABAY

La Chine signale un premier cas humain mortel de grippe aviaire H3N8

D’après un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié ce mardi, une femme de 56 ans est récemment décédée du H3N8 en Chine, un sous-type de grippe aviaire qui n’a officiellement infecté à ce jour que trois personnes dans le monde. Que sait-on de cette maladie ? Et doit-on s’inquiéter ?

Qu’est-ce que le H3N8 ?

Le H3N8 est un sous-type du virus de la grippe A, un groupe de virus à ARN qui infectent les oiseaux et certains mammifères. Les virus de la grippe A sont classés en sous-types en fonction de deux protéines présentes à la surface du virus : l’hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N). Il existe 18 sous-types différents d’hémagglutinine (H1 à H18) et 11 sous-types de neuraminidase (N1 à N11). Le H3N8 est l’une des nombreuses combinaisons possibles de ces protéines de surface.

Le H3N8 est principalement associé aux oiseaux, en particulier les canards et les oies qui sont souvent les hôtes naturels des virus de la grippe A. Cependant, le H3N8 a également été identifié chez d’autres espèces, notamment les chevaux et les chiens. La grippe équine comme la grippe canine sont alors à l’origine d’une maladie respiratoire très contagieuse chez ces animaux. Comme pour tous les virus de la grippe A, le H3N8 peut néanmoins muter et évoluer, ce qui peut potentiellement lui permettre d’infecter de nouvelles espèces, dont les humains.

Trois cas, dont un décès

Récemment, trois cas chez des humains ont été signalés en Chine. Le premier, enregistré en avril 2022, impliquait un jeune garçon de quatre ans originaire de la province du Henan. Ce dernier aurait probablement attrapé le virus après avoir été en contact avec des canards sauvages près de son domicile. Un mois plus tard, un autre jeune garçon aurait été touché dans la même province après s’être rendu sur un marché où l’on vendait des volailles vivantes. Ces deux enfants ont depuis récupéré.

Le troisième cas nouvellement signalé a été détecté chez une femme de 56 ans de la province du Guangdong. Les premiers symptômes sont apparus en février dernier. Elle a ensuite été hospitalisée pour une pneumonie le 3 mars avant de finalement décéder le 16 mars. La patiente, qui avait été exposée à des volailles vivantes, souffrait de « multiples affections sous-jacentes », selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

virus H3N8
Crédits : Design Cells /

Doit-on s’inquiéter ?

Pour l’heure, l’OMS estime que les informations épidémiologiques et virologiques disponibles suggèrent que les virus de la grippe aviaire H3N8 n’ont pas la capacité de se transmettre durablement entre humains. A priori, le risque de propagation interhumaine est donc très faible. Cependant, l’expérience du Covid-19 nous invite à la prudence. Les virus évoluent en effet constamment. Des efforts de surveillance et de recherche continus seront donc essentiels pour mieux comprendre la dynamique de cet agent pathogène avant qu’il ne représente un vrai danger pour les humains.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.