Les chercheurs constatent que les émissions de véhicules neufs sont trompeusement propres

Crédits : iStock

Pendant des années, les constructeurs automobiles ont travaillé pour réduire les niveaux de pollution provenant des pots d’échappement des véhicules à moteur. Les particules en suspension dans l’air sont par exemple présentes dans les gaz d’échappement de l’automobile et contribuent au décès prématuré de dizaines de milliers de personnes chaque année aux États-Unis. Les chercheurs de l’Université Carnegie-Mellon, en Pennsylvanie, ont constaté que les nouveaux véhicules à essence émettent moins de particules dans l’atmosphère, mais les vapeurs dans l’échappement « plus propre » peuvent quand même former des particules longtemps après avoir été expulsées des pots d’échappement. Ces particules peuvent être nocives pour la santé.

Le professeur Allen Robinson et son équipe ont étudié la formation d’aérosols organiques secondaires (SOA) provenant des gaz d’échappement des véhicules à essences dans les zones urbaines et les effets que des normes de véhicules plus strictes pourraient avoir sur la formation de SOA. L’aérosol organique secondaire est un composant majeur des particules fines atmosphériques qui affectent négativement la santé et le climat terrestre.

Robinson et ses collègues ont constaté que les émissions des véhicules plus récents répondant à des normes d’émission plus rigoureuses formaient moins de SOA que les véhicules plus anciens, ce qui signifie que le remplacement de véhicule ancien par des véhicules neufs réduirait le taux de pollution de l’air. Cependant, l’équipe a également découvert que la formation de SOA dépend fortement des oxydes d’azote qui sont abondants dans les villes et autres zones à fort trafic automobile.

« Dans l’ensemble, nous avons constaté que des réglementations nouvelles et plus strictes pour les émissions d’échappement des véhicules à essence ne seraient pas efficaces pour réduire l’exposition humaine aux SOA en raison du changement des niveaux d’oxydes d’azote », déclare Robinson. « Ce retour d’information illustre le couplage complexe entre différents polluants qui doit être pris en compte dans les modèles utilisés pour développer des stratégies de contrôle. »

La recherche de l’équipe met en évidence l’importance de traiter la pollution des SOA dans les villes de tout le pays, de Los Angeles à Pittsburgh. « Environ 23 millions d’Américains vivent dans des zones qui violent la norme fédérale actuelle pour les matières particulaires fines », ajoute Robinson. « Le SOA est un composant majeur de ces particules et la mise en conformité de ces zones sera probablement nécessaire pour traiter la pollution des SOA de sorte que tous les Américains respirent un air plus propre et plus sûr. »