Des chercheurs belges ont mis au point un robot-colibri

Crédits : Unsplash / Pixabay

Une équipe de l’Université Libre de Bruxelles a récemment fabriqué un colibri robotique. Ce dernier reproduit à la perfection le vol de ce petit oiseau dont la spécialité est… le vol stationnaire !

Depuis 6 ans, les chercheurs du Laboratoire des Structures actives de l’École Polytechnique de l’Université Libre de Bruxelles sont sur ce projet insolite, mais au combien intéressant. En effet, la manière de voler du colibri est très complexe à reproduire, puisque ce dernier doit, afin de maintenir son vol stationnaire, ne jamais s’arrêter de battre des ailes. Les autres oiseaux, quant à eux, alternent pour la plupart des phases de battement d’ailes et de vol plané.

« Il y a encore un mois d’ici, nous ne savions pas encore si on y arriverait, mais on a fini par trouver la solution pour le stabiliser » indique André Preumont, meneur de l’équipe composée d’une dizaine de personnes.

Mettre au point ce robot-colibri a été un véritable défi technique dans la mesure où les chercheurs ont développé des algorithmes permettant un contrôle du vol stationnaire et un maintien certain de l’équilibre. Un autre exploit a été réalisé, celui de réduire au maximum le poids du robot, à savoir 22,5 grammes seulement ! Quant à son envergure, celle-ci est de 21 cm, et sa fréquence de battements d’ailes est de 22 par seconde.

« Nous avions des limites extrêmement serrées au niveau du poids. Car tout ce qu’on met dessus pour le rendre stable (contrôleurs, senseurs, actionneurs), il faut bien le porter. Et puis le battement des ailes génère beaucoup de vibrations au niveau des senseurs. Nous avons beaucoup travaillé au niveau du filtrage » explique André Preumont.

Ce robot-colibri, au-delà de la « beauté du geste », peut-il trouver une application utile ? Les chercheurs belges répondent à l’affirmative et pensent que leur création pourrait « se révéler utile pour certaines applications de surveillance ou de secours en espace confiné ». Dans le cas où cette déclaration s’avérait exacte, le robot-colibri pourrait représenter une alternative intéressante aux drones actuels, beaucoup moins discrets.

« C’est vrai que les mini-drones ont fait des progrès extraordinaires. Mais le principal avantage que je vois à notre réalisation, c’est le camouflage. Les militaires, notamment américains, sont intéressés par ce type de drone qui ressemble à un oiseau. Ce n’est pas l’argument qui me plaît le plus, ni ma motivation. Nous, on a fait cela par curiosité. Je trouvais que c’était un problème difficile et intéressant à résoudre » poursuit le meneur de l’équipe universitaire.

La mise au point de ce robot est une prouesse, mais l’avenir nous réserve sûrement d’autres surprises, car comme l’indique André Preumont, « on est encore à l’âge de pierre des robots à ailes battantes ».

Voici la vidéo de présentation publiée par l’Université Libre de Bruxelles :

Sources : La LibreL’Avenir