Chargée de protection planétaire à la Nasa, ça consiste en quoi ?

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Catharine Conley est employée par l’Agence spatiale américaine, la Nasa, où elle occupe le poste de chargée de protection planétaire. En quoi consiste ce travail ? S’assurer que les planètes que l’on visite ne soient pas contaminées par des organismes terrestres, et vice versa.

S’assurer que la planète Terre ne soit pas contaminée par des formes de vie d’origine extraterrestre, ou que les planètes et astres que nous visitons ne le soient pas par des formes de vie terrestre, telle est la mission de Catharine Conley au sein de la Nasa, où elle exerce le métier de chargée de protection terrestre. En effet, lorsque l’on envoie des engins explorer ou prélever des échantillons d’astres, comme les différents rovers sur Mars, ou encore les échantillons que récoltera la mission OSIRIS-Rex sur l’astéroïde Bénou, il est essentiel de ne pas risquer de rapporter des organismes inconnus sur Terre.

De la même manière, Mme Conley doit s’assurer que l’on ne dissémine pas des échantillons de vie terrestre dans des milieux où elle pourrait potentiellement survivre et prospérer, comme sur Europe ou sur Mars. Cela présenterait le risque notamment d’avoir de fausses informations, à savoir y trouver des formes de vie, qui viendraient finalement de la Terre. « Nous allons chercher la vie sur Mars, ça serait un peu con de ramener la vie sur Terre » expliquait-elle au New York Times en 2015. Il est même difficile d’affirmer que des formes de vie terrestre ne soient pas déjà en train de prospérer sur Mars par exemple.

« Nous avons découvert que de nombreux organismes terrestres ont des capacités extraordinaires que nous n’aurions pas soupçonnées il y a une ou deux décennies » explique-t-elle dans la vidéo ci-dessous, publiée par la Nasa. « Si vous avez mangé de la pizza hier soir, ou si vous avez mis du fromage dans votre salade ou dans vos pâtes, votre bouche abrite en ce moment même des organismes capables de coloniser Mars, pour peu qu’ils soient capables de se protéger des UV et qu’ils aient un peu d’eau et de nutriments à disposition.« 

C’est pour cette raison que le rover d’exploration martienne Curiosity ne peut se déplacer dans des régions que l’on soupçonne riches en eau ou en nutriments. Car bien que ces régions soient potentiellement les plus intéressantes, les risques de contaminations sont élevés puisque le rover était couvert de micro-organismes terrestres lorsqu’il a commencé à arpenter le sol de la planète rouge.

Il en va de même pour la situation inverse, et il est ainsi possible que des micro-formes de vie extraterrestre s’accrochent au matériel ou à des engins spatiaux. « Les échantillons martiens sont particulièrement intéressants, pas seulement pour leur valeur scientifique, mais aussi pour la probabilité qu’ils aient embarqué des formes de vie inconnues » explique Richard Davis, directeur associé au département d’exploration scientifique de la Nasa. « Cette probabilité est très faible, mais elle existe. On ne peut donc pas la balayer d’un revers de main, car cela compromettrait la sécurité de nos équipes, ainsi que celle de la Terre tout entière.« 

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