Selon plusieurs spécialistes, un insecte invasif a traversé la Manche depuis la France et s’est installé dans une vaste zone boisée du sud de l’Angleterre. Il s’agit d’une coccinelle commune en France, qui n’avait jamais été observée sur le sol britannique. Cette « nouvelle colonisatrice » aurait migré en raison du réchauffement climatique mais les experts ne voient pas son arrivée d’un mauvaise œil.
Une migration en raison de la hausse des températures
La coccinelle à dix points blancs (Calvia decemguttata) est une espèce arboricole, fréquentant donc les arbres, arbustes et buissons. Ainsi, on la retrouve dans les forêts, les parcs et autres jardins, où elle se nourrit généralement de pucerons et de psylles. Son aire de répartition est très large, s’étendant de l’Europe à l’Asie, en passant par des pays tels que l’Inde et le Japon. Seulement voila, l’insecte en question n’avait jamais été observé au Royaume-Uni jusqu’à récemment, comme le révèle des articles de médias locaux tels que le Daily Mail et la BBC les 11 et 14 septembre 2025.
Il s’avère que la coccinelle de couleur orange, s’est installée dans le Parc national New Forest, dans le sud du pays entre les villes de Bournemouth et Southampton et ce, après avoir traversé la Manche. Russell Wynn, directeur de l’organisation Wild New Forest, a indiqué que l’apparition de l’insecte sur le sol anglais est une conséquence directe du réchauffement climatique. L’expert estime qu’il est fort probable que la coccinelle ait effectué la traversée en raison de la hausse des températures. D’ailleurs, cette « nouvelle colonisatrice » n’a pas encore de nom officiel en anglais.
« Nous traversons une période de changement avec notre biodiversité en raison du changement climatique et donc si nous pouvons fournir un foyer aux espèces qui colonisent et se déplacent naturellement vers le nord, alors je pense que c’est une chose positive car ce sont elles qui vont prospérer dans les décennies à venir à mesure que les températures continuent d’augmenter. », a déclaré Russell Wynn.

Crédits : Gilles San Martin / Wikimedia Commons
Une « invasion » qui n’est pas mal perçue
Cette événement arrive dans un contexte de chaleur exceptionnel enregistrée au Royaume-Uni. Or, ces conditions ont provoqué une prolifération inédite de coccinelles dans le pays, ayant notamment permis d’observer des espèces plutôt rares comme la coccinelle Adonis (Hippodamia variegata) et la coccinelle à treize points (Hippodamia tredecimpunctata).
Dans certaines contrées comme la station balnéaire de Weston-Super-Mare plus au nord, le phénomène s’est apparenté à un « apocalypse de coccinelles », les insectes ayant recouvert les parasols, les voitures ou encore, la nourriture. Pour Stuart Reynolds, biologiste et spécialiste des insectes à l’Université de Bath, la prolifération de ce type d’insectes va de paire avec l’explosion du nombre de pucerons (leur nourriture favorite), en raison de conditions météorologiques favorables.
Dans de très nombreux cas, l’arrivée d’espèces invasives dans de nouveaux lieux est source de craintes. En effet, il est souvent question de déséquilibres inédits au sein des écosystèmes et ce, en raison de leur prolifération. Néanmoins, les experts estiment que l’installation de la coccinelle à dix points blancs au sein de la New Forest n’est pas un quelque chose de négatif. Il s’agirait plutôt d’un ajout fascinant à la faune britannique. Il faut dire que les coccinelles sont de formidables alliées pour la lutte contre certaines populations d’insectes généralement nuisibles aux arbres.
