Cet homme est devenu « allergique » à ses propres orgasmes

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Âgé de moins de 30 ans, un homme a renoncé à toute relation sexuelle en raison d’une allergie très peu banale. En effet, à chaque fois qu’il éjacule, des symptômes pseudo-grippaux apparaissent.

Symptômes persistants et errance diagnostique

En novembre 2022, paraîtra dans la revue Urology Case Reports une publication traitant d’un phénomène très rare provoquant des symptômes handicapants. Une équipe de l’école de médecine William Beaumont de l’Université d’Oakland (États-Unis) évoque le syndrome de la maladie post-orgasmique (SPMO). Le cas décrit est celui d’un homme de 27 ans dont l’identité est inconnu. À chaque fois que le patient éjacule, une cascade de symptômes se produit : toux, éternuements, nez qui coule, éruption cutanée de type urticaire et gonflement des ganglions lymphatiques de son visage et de son cou. Ils peuvent persister sur une durée plus ou moins longue, à savoir entre deux jours et une semaine avant de disparaître soudainement.

Le phénomène est tel que l’homme en question a tout simplement décidé de ne plus avoir de relations sexuelles. Avant de prendre cette décision, il a consulté différents médecins, tels que des urologues, ORL ainsi que des experts en maladies infectieuses. De nombreux examens ont également été pratiqués, notamment des scanners, mais également des analyses de sperme et des hormones. De plus, l’homme a suivi un traitement antibiotique, visiblement sans succès. En somme, il s’agit ici d’une véritable errance diagnostique.

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Un potentiel traitement à venir ?

Les médecins responsables de la prise en charge du patient pensent que le syndrome de la maladie post-orgasmique aurait pour origine une infection aux testicules, voire une blessure. Ainsi, des fuites de sperme dans la circulation sanguine provoqueraient un rejet de la part des cellules immunitaires.

Cependant, le patient ainsi que toutes les personnes touchées par le SPMO peuvent aujourd’hui avoir l’espoir de voir un jour leur situation s’améliorer. En effet, l’équipe de l’Université d’Oakland à l’origine de l’étude pense avoir trouvé un remède. Selon les chercheurs, la fexofénadine (antihistaminique antiallergique à longue durée) permettrait en théorie de réduire les symptômes de 90 %. Les meneurs de l’étude attendent de mener d’autres tests afin de prouver l’efficacité réelle de ce traitement qui pourrait changer la vie des patients.

« La fexofénadine est un médicament relativement sûr, peu coûteux et bien toléré, mais celui-ci nécessite davantage d’études avant que ses avantages thérapeutiques ne puissent être évalués. Notre expérience démontre qu’il est possible de traiter des maladies complexes avec une médication simple et qui pourrait avec un peu de chance être répliquée chez de futurs patients.« , ont déclaré les médecins dans leur publication.