Aux États-Unis, une catastrophe a poussé les autorités à investir dans une technologie prometteuse. Il s’agit de drones boostés à l’intelligence artificielle dont l’objectif est d’inspecter les réseaux d’égouts. D’ordinaire, ce travail potentiellement dangereux est celui des agents d’entretien.
Explorer les égouts sans danger et à moindre coût
Le matin du jour de Noël 2016, une maison se trouvant à Fraser, dans le comté de Macomb (Michigan) s’est effondrée dans un gouffre. L’incident a également touché d’autres maisons, ainsi que la route à proximité. En cause, un égout d’un diamètre de 3,3 mètres et d’une profondeur d’environ 21 mètres ayant subi une défaillance. Or, le fait est que cette portion se trouve au sein d’un réseau de 110 kilomètres de canalisations d’égout mais également, proche de l’exutoire principal dont dépendent pas moins de 800 000 habitants pour l’évacuation de leurs eaux usées.
Comme l’explique le magazine Wired dans un article du 28 avril 2025, le coût de la catastrophe était de 75 millions de dollars. Néanmoins, cette somme exclut les pertes économiques relatives aux commerces de la zone. Les autorités ont donc pris des mesures pour éviter que ce genre de problème se produise à nouveau.
Rappelons qu’habituellement, les canalisations d’évacuation des eaux usées doivent faire l’objet d’inspections régulières. Seulement voila, ce travail est fastidieux et peut représenter un danger pour les agents d’entretiens. Au bureau des travaux publics du comté de Macomb, une idée a germé : utiliser des drones pour explorer les égouts. L’avantage est double puisque d’une part, l’exploration est sans danger et d’autre part, le cout de l’opération est 40% moins onéreux.

De premiers tests satisfaisants
En 2024, les autorités ont testé le drone Asio X – fabriqué par la société suisse Flybotix – embarquant un logiciel d’analyse baptisé SewerAI. Guidé par un opérateur humain, le drone a été envoyé dans les égouts afin d’immortaliser des images en HD. Cependant, la tâche n’a pas été simple. En effet, le tuyau est assez étroit, l’air peut changer rapidement et maintenir la trajectoire d’un drone au-dessus d’un flux d’eau demande une certaine dextérité.
Le logiciel boosté à l’IA a subi un entrainement lui permettant de repérer automatiquement les éventuels points faibles des structures. Or, les résultats de cette IA ont été évalués en comparant ceux obtenus par l’humain, sur la base des mêmes images. Chaque fois, le logiciel a évalué les failles avec une meilleure efficacité.
Cependant, le drone Asio X se trouve dans l’incapacité d’explorer les zones les plus étroites. Ainsi, le bureau des travaux publics du comté de Macomb devrait désormais utiliser le drone Elios 3 fabriqué par Flyability, une autre société suisse. Ce dernier embarque un système de détection et télémétrie par laser (LiDAR) et une caméra 4K. De plus, l’engin se trouve également en capacité de détecter la présence de gaz explosifs et d’élaborer des modèles 3D dans le but de mieux repérer les points faibles de structures.
