Interrogés par un grand média étasunien, plusieurs spécialistes ont exploré l’éventualité que certains types d’alcool seraient moins mauvais que d’autres pour la santé. Si l’alcool reste un poison pour l’organisme, les déclarations des experts ont au moins le mérite de mettre à mal certaines croyances infondées.
Pourquoi l’alcool est-il nocif pour la santé ?
Chez les consommateurs, l’alcool fait l’objet de nombreuses croyances, notamment en ce qui concerne la volonté de « limiter les dégâts ». Certaines personnes préféreront certains spiritueux clairs plutôt que les foncés ou encore, donneront la priorité aux cocktails et autres shots coupés avec des jus de fruits. L’objectif est ici de limiter les impacts sur la santé, ainsi que la gueule de bois. Cependant, toutes ces croyances sont fausses, comme l’explique le New York Times dans un article publié en mai 2025.
Afin d’y voir un peu plus clair, il est d’abord essentiel de comprendre pourquoi l’alcool est néfaste pour la santé. Comme l’explique Timothy Stockwell, spécialiste des boissons alcoolisées à l’Université de Victoria (Canada), notre organisme transforme l’éthanol en acétaldéhyde, une substance nocive capable d’endommager l’ADN. En effet certains tissus sont plus vulnérables que d’autres et lorsque l’ADN tente de se réparer, des mutations peuvent survenir. Développer un des sept types de cancer en lien avec l’alcool – bouche, pharynx, larynx, œsophage, foie, sein et côlon-rectum – devient ainsi beaucoup plus probable.
Rappelons au passage que l’alcool est le troisième facteur de risque de morbidité dans le monde, après l’hypertension et le tabagisme. En cas de consommation excessive – plus de dix verres par semaine – les conséquences peuvent se multiplier : dépression, perte de mémoire, troubles cardiaques, maladies du foie etc. Évoquons aussi l’accumulation des calories, l’alcool étant un facteur non négligeable de prise de poids.

Tenter de boire plus intelligemment
Pour les consommateurs considérant l’arrêt total de l’alcool comme étant un défi insurmontable, le mieux à faire est de tenter de boire de manière intelligente. Par exemple, il peut s’agir de se renseigner sur la teneur en alcool par volume (TAV) des boissons. Néanmoins, il faut savoir qu’une dose d’alcool pour une consommation servie dans un bar reste la même (entre 3 et 4 cl). Ainsi, une bière de 33cl à 5%, un verre de vin de 15cl à 12% et un verre de spiritueux (pur) sont en principe, équivalents.
Au niveau des cocktails, il est en revanche plutôt difficile de s’y retrouver en termes de TAV puisque ces préparations incluent souvent des sodas, des jus de fruits, des sirops mais aussi, mélangent plusieurs alcools aux teneurs différentes. Selon Peng-Sheng Ting, professeur adjoint de médecine à l’Université de Tulane (États-Unis), il est assez judicieux de s’en tenir à la bière ou au vin. Par ailleurs, les cocktails de type Espresso Martini ou vodka-Red Bull sont loin de représenter un idéal. En effet, le mélange alcool/caféine trompe le cerveau et peut pousser à enchainer les verres.
Enfin, évoquons les consommateurs pensant que les alcools clairs tels que la téquila et la vodka seraient moins nocifs que des alcools foncés comme le whisky et certains rhums. Les alcools foncés comportent davantage de congénères, des composés provenant de la fermentation renforçant la couleur et l’arôme. Certains spécialistes estiment qu’une grande quantité de ces composés peut accentuer la gueule de bois. Seulement voila, de nombreux spiritueux clairs ont également une teneur non négligeable en congénères. Autrement dit, il n’existe pas vraiment de lien de cause à effet entre la couleur d’un alcool et l’intensité de la gueule de bois.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
