Une étude suggère que personne n’a encore réellement découvert de remède contre la gueule de bois

gueule de bois
Crédits : Maridav / iStock

Dans le cadre de leurs travaux, des chercheurs britanniques ont focalisé leur attention sur les remèdes de grand-mère contre la gueule de bois. Selon les résultats, l’ensemble de ces astuces n’auraient aucun fondement scientifique.

Des preuves de très faible qualité

En février 2021, une étude menée au Royaume-Uni concluait que chaque personne passait environ deux ans de sa vie dans un état de gueule de bois. En 2019, un tribunal en Allemagne avait même estimé que la veisalgie, son nom scientifique, était une véritable maladie. Les remèdes de grand-mère pour tenter d’atténuer les lendemains de soirée arrosée sont légion. Citons par exemple le fait de boire de l’eau ou des préparations à base de différents fruits tels que la poire « nashi » (Pyrus pyrifolia), voire d’alcool comme le Fernet-Branca.

Et si ces remèdes étaient inutiles ? Selon une publication dans la revue Addiction le 31 décembre 2021, les astuces de grand-mère contre la gueule de bois ne reposeraient en effet sur aucune base scientifique. L’épidémiologiste Emmert Roberts du King’s College London et principale autrice de l’étude estime que « les preuves relatives à ces remèdes sont de très faible qualité ». Selon elle, des évaluations plus sérieuses doivent être fournies.

gueule de bois
Crédits : tommaso79 / iStock

Un manque de rigueur criant

Emmert Roberts et son équipe ont passé en revue 21 essais existants incluant des placebos et regroupant 386 participants. Ces mêmes essais concernaient le fameux jus de poire, mais également le ginseng rouge ou encore le clou de girofle. Selon les chercheurs, certains remèdes ont quelque peu atténué les symptômes de la gueule de bois. En revanche, les méthodes d’évaluation ne constituent pas une preuve suffisante de leur efficacité.

Il faut dire que les essais en question reposaient sur l’évaluation des déclarations des volontaires eux-mêmes. Or, pour les chercheurs britanniques, l’idéal aurait été de définir un standard d’échelle des symptômes. De plus, aucun des remèdes ne figurait dans plus d’une étude. Ainsi, aucun des essais n’a été vérifié par des pairs et ne présentait donc un niveau de rigueur satisfaisant. Citons également certaines études dont le choix des participants est assez curieux, à savoir seulement des sujets masculins.

Aujourd’hui, l’extrait de clou de girofle, mais également l’acide tolfénamique et le pyritinol semblent être des candidats sérieux dans la lutte contre les symptômes de la gueule de bois. Néanmoins, les preuves manquent et d’autres tests devront être menés afin d’apporter davantage de certitudes. Enfin, Emmert Roberts estime que ses travaux sont essentiels pour contrer les différentes informations non fondées qui circulent abondamment dans les médias et sur les réseaux sociaux.