Pourquoi certaines espèces animales ont les pupilles verticales ?

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La forme de la pupille conférerait aux espèces animales un statut de prédateur ou de proie. 

Telles sont les conclusions d’une étude menée par un groupe de scientifiques de l’Université de Californie. Pour cela, les chercheurs se sont basés sur 214 espèces animales dont ils ont étudié la forme des pupilles, la manière de s’alimenter ainsi que les plages horaires de cette activité. En observant leurs résultats, ils en ont conclu que les espèces à pupilles verticales étaient spécifiques aux prédateurs, traquant leurs proies jour et nuit. Tandis que les espèces à pupilles horizontales sont pour la majorité des proies herbivores, s’alimentant le jour. La forme de la pupille aurait donc un lien avec la niche écologique.

En effet, il s’avère qu’une pupille verticale permet de mieux estimer les distances pour traquer sa proie, en transformant les disparités rétiniennes en relief grâce à la vision stéréoscopique. Le cerveau de votre chat par exemple traitera cette disparité en la transformant en une profondeur de champ : l’œil évalue ensuite la distance entre l’objet le plus proche et l’objet le plus éloigné du champ visuel afin de donner une image nette. La pupille verticale a cette qualité qui fait qu’elle peut maintenir la qualité de l’image, même lorsqu’elle se contracte pour limiter l’entrée de lumière, permettant au sujet de ne pas se retrouver ébloui par le soleil pour chasser. À l’inverse, à forte dilatation, ils sont capables de traquer leur proie la nuit.

Mais cette caractéristique ne se retrouve pas chez les grands félins, comme les lions ou les tigres. En effet selon les chercheurs, ceux-ci auraient moins besoin d’user de cette stéréoscopique en raison de leur plus grande taille (82 % des espèces dont la taille [en hauteur] est inférieure à 42 cm ont des pupilles verticales alors que seulement 17 % des animaux dont la taille est supérieure à 42 cm en possèdent). Ayant une vision plus proche du sol, les yeux des animaux à petite taille sont touchés par une plus grande étendue de flou au niveau de leur rétine. D’où la forme verticale de celles-ci.

Quant aux herbivores, plus habitués à la fuite, les pupilles horizontales semblent prédominer. Sur 42 herbivores, 36 ont des pupilles horizontales. Lorsqu’on est une proie, il faut vite savoir quand et par où se sauver. D’où la forme ces pupilles qui permettent la production d’une image panoramique en fonction de deux facteurs : une plus grande absorption de la lumière sur les côtés de l’œil et une vision latérale. Sur 27 animaux catégorisés comme proies, 26 peuvent effectuer une vision à un angle latéral supérieur à 87°. L’écartement des yeux et la forme horizontale de la pupille permettent d’observer rapidement les irrégularités du terrain, et trouver la meilleure orientation à prendre pour échapper à leur prédateur.

Qu’elle est belle la Nature.

Sources : SciencemagS & A