En Suède, des chercheurs ont récemment développé un matériau capable de produire de l’hydrogène vert en utilisant uniquement de l’eau et la lumière solaire. Il est ici question d’une efficacité inédite qui pourrait peut-être changer la donne dans le secteur des transports.
Un matériau composé de plusieurs éléments
Depuis quelques années, de nombreux chercheurs travaillent sur l’hydrogène, nourrissant l’espoir d’une source d’énergie durable pour les moyens de transport lourds, ceux-ci incluant des passagers et des marchandises. Or, ces recherches ont généralement pour objectif principal de réduire l’impact environnemental de ce secteur très polluant. Comme l’indique une publication dans le Journal of the American Chemical Society en avril 2025, un nouveau matériau combiné capable de produire de l’hydrogène vert (décarboné) pourrait permettre d’atteindre ce type d’objectif.
« Les voitures particulières peuvent être équipées d’une batterie, mais les poids lourds, les navires ou les avions ne peuvent pas utiliser de batterie pour stocker l’énergie. Pour ces moyens de transport, nous devons trouver des sources d’énergie propres et renouvelables, et l’hydrogène est un bon candidat. », peut-on lire dans la publication.
Selon les chercheurs de l’Université de Linköping (Suède), leur matériau a seulement besoin d’eau et de lumière provenant du soleil. En effet, lors d’une exposition à la lumière naturelle, celui-ci divise l’eau en hydrogène et en oxygène. Afin de mettre au point ce fameux matériau combiné, les scientifiques ont utilisé différents éléments sous forme de strates : de l’oxyde de cobalt, du carbure de silicium cubique et de l’hydroxyde de nickel agissant en tant que catalyseur.

Une efficacité inédite
Selon les auteurs de l’étude, leur innovation permettrait une efficacité de 10% là où les systèmes conventionnels culminent à 3%. Par ailleurs, l’association des éléments formant ce matériau serait huit fois plus performante que l’habituelle utilisation du seul carbure de silicium cubique. En effet, le matériau en question permet une division de l’eau plus efficace en empêchant les charges positives et négatives – générées lors de l’exposition à la lumière – de se former à nouveau et se neutraliser.
Pour les chercheurs suédois, l’objectif sur le long terme est de pouvoir utiliser uniquement l’énergie solaire pour alimenter la réaction photochimique et produire de l’hydrogène vert. Or, cette innovation pourrait représenter une véritable révolution, dans la mesure où la quasi-totalité de l’hydrogène actuellement présent sur le marché est de l’hydrogène gris, c’est à dire obtenu à l’aide d’un combustible fossile (gaz naturel). Enfin, les scientifiques cherchent désormais un moyen d’améliorer les performances de leur matériau déjà très prometteur.
