raisin
Crédits : peangdao/istock

Ce fruit populaire est un superaliment négligé : il est temps d’en manger davantage !

Longtemps relégué au simple statut de collation ou de fruit de table, le raisin frais pourrait bien être l’un des superaliments les plus sous-estimés. C’est en tout cas la thèse défendue par le biochimiste John Pezzuto, professeur à l’Université Western New England (Massachusetts), dans une publication récente. Selon lui, les multiples bénéfices du raisin sur la santé, aujourd’hui étayés par des dizaines d’études scientifiques, justifieraient une réévaluation radicale de ce fruit familier.

Un fruit aux mille composés bénéfiques

Le raisin n’est pas seulement sucré et hydratant. Il s’avère être une véritable mine de composés bioactifs. D’après les analyses, il contient plus de 1 600 substances naturelles, parmi lesquelles une grande variété de polyphénols, des molécules connues pour leurs effets antioxydants, anti-inflammatoires et protecteurs contre le vieillissement cellulaire.

Parmi ces polyphénols, on retrouve :

  • les flavonoïdes, réputés pour leur action sur le système cardiovasculaire,

  • les catéchines, également présentes dans le thé vert,

  • les anthocyanidines, responsables de la couleur violette de certains grains,

  • le resvératrol, dont les effets sur la longévité et la santé cérébrale sont activement étudiés.

Ce cocktail naturel de substances actives confère au raisin un potentiel thérapeutique inattendu, comparable à celui des baies ou des légumes à feuilles vertes.

Une action prouvée sur l’ensemble du corps

Selon le professeur Pezzuto, plus de soixante études scientifiques ont confirmé l’impact positif de la consommation régulière de raisin sur différents systèmes de l’organisme.

Parmi les effets les mieux documentés :

  • une meilleure santé cardiovasculaire, notamment grâce à la relaxation des vaisseaux sanguins et à la régulation du cholestérol ;

  • une protection accrue de la peau, avec une résistance renforcée aux rayons UV et une diminution des dommages à l’ADN des cellules cutanées ;

  • une augmentation de la diversité du microbiome intestinal, un indicateur clé de la santé digestive et immunitaire ;

  • des effets neuroprotecteurs, associés à une modulation favorable de l’expression de certains gènes cérébraux.

L’ensemble de ces résultats pousse à considérer le raisin comme un acteur global de la prévention santé, et non comme un simple fruit à grignoter.

raisin
Crédits : pilipphoto/istock

Un superaliment sous-évalué

Le terme « superaliment » n’a pas de définition scientifique officielle. Il est cependant utilisé pour désigner des aliments particulièrement riches en nutriments ou en composés bioactifs, souvent liés à la prévention des maladies chroniques. Jusqu’à présent, les baies, les noix, les légumineuses, ou encore l’huile d’olive ont occupé le devant de la scène.

Mais pour John Pezzuto, le raisin mérite amplement de rejoindre cette liste. Il insiste sur le fait que ses bienfaits ne sont pas anecdotiques, mais validés par un corpus scientifique solide, publié dans des revues à comité de lecture.

Un soutien de taille à cette reconnaissance vient de la California Table Grape Commission, qui a relayé les conclusions du chercheur. Pour Ian LeMay, président de la commission, « le raisin répond parfaitement aux critères qui définissent un superaliment moderne, et cette appellation devrait être adoptée plus largement ».

Une ressource nutritionnelle à redécouvrir

Au-delà des polyphénols, le raisin offre une richesse nutritionnelle complète : il est naturellement riche en eau, ce qui en fait un bon allié pour l’hydratation, mais aussi en vitamine C, en vitamine K (importante pour la coagulation sanguine) et en potassium, essentiel au bon fonctionnement des cellules.

En somme, consommer du raisin ne relève pas uniquement du plaisir gustatif : c’est aussi un geste de prévention simple, accessible et efficace. Dans un contexte où les maladies chroniques ne cessent de progresser, intégrer régulièrement ce fruit dans son alimentation pourrait être une stratégie de santé publique trop longtemps négligée.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.