A Dubaï, des étudiants a pensé un concept aussi étonnant qu’intéressant : un système d’airbag pour avion intégrant l’intelligence artificielle. Selon eux, cette innovation sélectionnée au dernier James Dyson Award pourrait révolutionner le secteur de l’aviation civile.
Des airbags mais pas seulement
En février 2025, l’Association du transport aérien international (IATA) a publié son rapport annuel sur la sécurité. Le document déplore sept accidents mortels en 2024, sur un total de 40,6 millions de vols, pour un nombre de décès à bord de 244, contre 72 en 2023. L’année dernière, l’accident le plus mortel était celui du vol Jeju Air 2216, le 29 décembre 2024 (179 morts). Le Boeing 737-800 est sorti de la piste lors d’un atterrissage trop long à l’aéroport de Muan (Corée du Sud), avant de percuter un mur en béton se trouvant sur une butte de terre, un impact terrible ayant causé son explosion.
Si d’une manière générale, les accidents d’avions mortels sont de plus en plus rares, une question demeure : est-il réellement possible d’éviter les victimes ? Au campus BITS Pilani de Dubaï, le duo d’étudiants Eshel Wasim et Dharsan Srinivasan a réfléchi à une solution. Leur projet Rebirth a été sélectionné au dernier James Dyson Award et a fait l’objet d’une description détaillée sur le site officiel du concours.
Concrètement, il est ici question d’un système d’airbags se déclenchant automatiquement pour protéger la coque d’un avion en cas de crash. Toutefois, le dispositif intègre également des propulseurs à gaz afin de ralentir la descente de l’appareil. Citons aussi la présence de revêtements ayant pour but de réduire les blessures chez les passagers et ainsi, leur donner de meilleures chances de survie.

Une réduction de la force d’impact à hauteur de 60%
La conception du système Rebirth se base sur trois points : la réduction de la vitesse de descente, la réduction de la violence de l’impact et l’absorption de l’énergie générée par le crash. Pour le premier point, le duo propose une inversion de poussée à l’aide de micro-propulseurs à combustible solide (ou des parachutes de traînée). En ce qui concerne le second point, il est question d’airbags au niveau du nez, de la queue et du ventre de l’appareil. Pour le troisième et dernier point concernant l’absorption d’énergie, les étudiants ont pensé à l’utilisation de matériaux comme le kevlar, le zylon ou encore, le polyuréthane thermoplastique pour équiper les sièges et les parois de l’avion.
Les responsables du projet assurent avoir intégré d’autres technologies, par exemple l’intelligence artificielle responsable du déclenchement des airbags. Celle-ci prend sa décision en fonction de certains paramètres tels que la vitesse, l’altitude et l’état des moteurs de l’avion, entre autres. Une autre technologie concerne l’émission de signaux de sauvetage afin de donner la possibilité aux secours de mieux localiser le lieu du crash. Eshel Wasim et Dharsan Srinivasan disent avoir effectué des simulations afin de tester leur concept. Selon eux, le système pourrait révolutionner l’aviation civile puisque celui-ci serait capable de réduire d’au moins 60% la force d’impact.
Enfin, la prochaine étape prévue est la construction de modèles fonctionnels des principaux composants du système afin de les tester avec des experts, en laboratoire et en soufflerie. En cas de succès, il est fort possible que des industriels du secteur s’intéressent de près à ce système.
