Une étude identifie la cause possible de la « mort subite du nourrisson »

mort subite du nourrisson
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Des chercheurs affirment avoir trouvé la cause du syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN). Si la découverte se confirme, il s’agirait d’une véritable percée permettant de réduire le nombre de décès avant la première année de vie.

Comme son nom l’indique, le syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN) se réfère à la mort inattendue d’un bébé. Il se produit le plus souvent durant le sommeil. Un bébé en bonne santé peut alors s’endormir et brutalement cesser de respirer sans cause médicale apparente. On ignore encore les causes de ce syndrome, mais les recherches se poursuivent. Et certaines commencent à porter leurs fruits.

Des chercheurs de l’hôpital pour enfants de Westmead en Australie ont en effet découvert que les niveaux d’une enzyme appelée butyrylcholinestérase (BChE) étaient significativement plus faibles chez les bébés décédés plus tard du syndrome de mort subite du nourrisson. Les chercheurs se sont concentrés sur cette enzyme, car celle-ci est connue pour jouer un rôle dans la voie d’éveil du cerveau.

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont examiné les niveaux de BChE dans 722 taches de sang séché prélevées à la naissance dans le cadre du programme de dépistage néonatal. Les niveaux de l’enzyme ont été mesurés à la fois dans les décès liés au SMSN et chez les nourrissons décédés d’autres causes. Ces données ont ensuite été comparées à dix nourrissons survivants ayant la même date de naissance et le même sexe.

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Un défaut dans le système d’alerte

Les chercheurs affirment ainsi qu’une déficience à ce niveau pourrait réduire la capacité d’un nourrisson à se réveiller ou à réagir à l’environnement extérieur, ce qui augmente le risque de décès soudain.

Publiés dans la revue eBioMedicine (The Lancet), ces travaux ont été dirigés par le Dr Carmel Harrington qui a elle-même perdu son enfant il y a 29 ans à cause de ce syndrome. « Un bébé apparemment en bonne santé qui s’endort et ne se réveille pas est le cauchemar de tous les parents et jusqu’à présent, il n’y avait absolument aucun moyen de savoir quel bébé succomberait. Mais ce n’est plus le cas« , explique-t-elle dans un communiqué.

« Les bébés ont un mécanisme très puissant pour nous faire savoir quand ils ne sont pas heureux. Habituellement, si un bébé est confronté à une situation potentiellement mortelle, comme une difficulté à respirer pendant le sommeil parce qu’il est sur le ventre, il se réveille et crie« , poursuit la chercheuse. « Ce que cette recherche montre, c’est que certains bébés n’ont pas cette même réponse d’éveil fiable« .

Si l’on en croit ces résultats, alors nous pourrions imaginer que les nourrissons pourraient faire l’objet d’un dépistage dans le but d’identifier les risques. À terme, les chercheurs espèrent également poursuivre leurs travaux afin d’examiner différents moyens de remédier à ce déficit enzymatique.