Une carotte de glace montre que les températures étaient plus hautes pendant l’Holocène

L'Île d'Ellesmere, au Canada. / Crédits Wikimedia Commons

La planète continue lentement de se réchauffer et les scientifiques cherchent des exemples produits par le passé pour prédire les changements de climat dans le futur. Les scientifiques ont affirmé que dès la fin de la dernière période glaciaire (8 000 à 11 000 ans en arrière), les températures étaient légèrement plus hautes qu’elles ne le sont aujourd’hui.

Certes, nous faisons encore partie de l’époque géologique dite de l’Holocène qui s’étend d’aujourd’hui à 11 700 ans en arrière. Mais notre époque moderne ne représente qu’une très petite partie de cette grande époque géologique et les résultats suivants ne doivent pas prendre en compte la hausse des températures subie depuis un siècle et demi.

Dès les années 1980, des chercheurs d’une équipe internationale avaient analysé des carottes de glace prélevées sur l’île d’Ellesmere, au nord du Canada. Les analyses ont permis de montrer que durant l’Holocène, les températures étaient plus élevées qu’aujourd’hui. Les analyses ont continué depuis et une revue de Proceedings of the National Academy of Sciences a consacré un article sur leurs travaux afin de les exposer et de démontrer en quoi ils pourraient aider à mieux envisager le futur de notre planète à cause du réchauffement climatique. Leurs études ont montré que le réchauffement climatique agit à différentes échelles dans différents coins du globe et que les changements les plus flagrants se déroulent en Arctique.

Leurs analyses se sont portées sur l’extraction de carottes de glaces dans la calotte glaciaire d’Agassiz, sur l’île d’Ellesmere au nord du Canada. De par leurs propriétés de formation de la glace, leurs composés et éléments chimiques, ces carottes de glace aident à construire un schéma d’évolution du climat sur un intervalle de temps. Les carottes de glace ont été extraites à un kilomètre de profondeur, ce qui permet aux chercheurs de faire des analyses plus distantes dans le temps.

Les chercheurs ont analysé cette glace qui avait fondu puis refroidi pendant cette période de réchauffement, ainsi que des isotopes d’oxygène présents afin d’en apprendre plus sur les conditions de l’air au cours de la formation de la glace. Ces deux analyses ont produit de très bons résultats qui ont consolidé cette théorie de réchauffement de température pendant l’Holocène. Les chercheurs rapportent également que dans l’ensemble, les résultats donnent des preuves en plus que le réchauffement climatique de cette période a été réalisé avec des facteurs naturels comme les variations de l’orbite terrestre, l’inclinaison de la planète… Cela s’est fait évidemment de manière plus lente et moins brutale que le réchauffement climatique que nous subissons aujourd’hui.

Les études montrent la hausse des températures annuelles moyennes pendant l’Holocène. /Crédits : Wikimedia Commons — CCSM4

La communauté scientifique suggère que de nouvelles recherches doivent être réalisées pour comprendre le réchauffement opéré pendant l’Holocène et pas seulement en Arctique. Continuer cette étude pourrait donner un lien entre le réchauffement climatique actuel qui est causé par le facteur humain et le réchauffement de l’Holocène causé par un facteur naturel afin de mieux prévoir le futur de la planète et les conditions climatiques qui pourraient changer.