On l’appelle boto, mais aussi boutu, butu, Inie de Geoffroy ou encore dauphin rose d’Amazonie. Une des particularités de ce mammifère, en dehors de sa robe saumon, est qu’il n’évolue ni dans la mer, ni dans l’océan, mais en eau douce.
Le boto, ou Inie de Geoffroy (Inia geoffrensis), est un mammifère de l’ordre des odontocètes. Cette espèce de dauphin évolue exclusivement en eau douce, principalement dans les rivières amazoniennes. L’animal aquatique à la peau étrangement rose est à l’origine de nombreuses légendes, lui accordant un statut quasi-mythique qui n’épargne pourtant pas le mammifère emblématique, aujourd’hui considéré comme vulnérable.
L’histoire du boto, ce dauphin rose d’Amazonie
Le boto, ou dauphin rose, descend de plusieurs ancêtres ayant peuplé l’océan à l’ère du Miocène, s’introduisant alors en Amazonie. Le mammifère a ensuite subi plusieurs évolutions pour s’adapter à l’eau douce lorsque l’océan s’est retiré.
L’histoire du boto est intimement liée à la culture et aux mythes alimentés par les populations locales. Depuis des générations, les habitants de la région ont en effet tissé de nombreux récits autour de cet animal énigmatique, lui accordant un statut presque mythique.
Un animal auréolé de mystère
Le boto est souvent associé à des légendes romantiques selon lesquelles il se transformerait en un charmant jeune homme à la nuit tombée pour séduire les femmes du village. Ces contes populaires ont contribué à renforcer le lien entre les habitants et leur environnement, illustrant l’importance du dauphin au sein de leur culture. Mais tout n’est pas si rose, et le dauphin est aujourd’hui menacé d’extinction…

Morphologie
La taille du boto peut atteindre près de trois mètres pour un poids allant jusqu’à 150 kilos. Généralement gris, le corps du mammifère peut devenir rose sur l’abdomen. Son museau, en forme de bec, est couvert de vibrisses et contient des dents différenciées pour mâcher certains gros poissons.
Sa bosse typique entre ses deux yeux, appelée « melon », joue un rôle crucial dans l’écholocation, capacité essentielle permettant au dauphin de repérer ses proies avec précision, même dans l’eau boueuse.
Contrairement au dauphin marin, le boto n’a pas les vertèbres cervicales soudées, particularité qui le rend très mobile. Celui-ci peut ainsi pivoter à 90 degrés, et se faufiler facilement entre la végétation aquatique de son milieu naturel.

Particularités du boto
La peau du dauphin de rivière apparaît comme rose ou orangée dans le bassin amazonien, où la végétation donne une couleur particulière au milieu aquatique. Une fois hors de l’eau, le mammifère semble plutôt gris pâle avec plus ou moins de zones roses. En plus de sa robe, le boto se distingue par d’autres particularités :
- Melon (bosse adipeuse jouant un rôle essentiel dans l’écholocation)
- Corps robuste (morphologie adaptée à la vie dans les rivières d’Amérique du Sud)
- Long bec (caractéristique qui différencie le boto du dauphin marin)
- Adaptation à l’eau douce (vit et prospère dans les cours d’eau et rivières)
- Comportement social complexe (communication vocale variée)
- Adaptabilité aux eaux sombres (capable de naviguer et de chasser efficacement dans les eaux sombres et troubles grâce à son système d’écholocation).
L’écholocation, un sens extraordinaire
L’écholocation est un système de communication et de localisation utilisé par de nombreux cétacés dont les dauphins, pour naviguer et chasser dans leur environnement. La bosse du dauphin rose d’Amazonie, ou « melon », présente ainsi des propriétés acoustiques spéciales permettant l’écholocation.
Lorsque le boto émet des sons de haute fréquence, les ondes se propagent à travers son melon et sont ensuite projetées dans l’eau. Si ces ondes sonores rencontrent un objet ou une proie, elles « rebondissent » et reviennent vers l’animal tel un boomerang sonore.
Le dauphin perçoit alors ces échos avec sa mâchoire inférieure, qui contient des récepteurs spéciaux sensibles aux vibrations. Ces échos permettent au boto d‘identifier son environnement mentalement, lui donnant des informations sur la distance, la taille, la forme et la position des objets qui l’entourent.

Statut actuel du boto
Malgré son statut emblématique, le boto fait face à de sérieuses menaces pour sa survie. Parmi elles la dégradation de son habitat naturel, la pêche illégale ou leur filets, la pollution des rivières et les collisions avec des embarcations. En raison de ces nombreuses pressions, le boto est actuellement classé comme espèce vulnérable.
