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Vue d'artiste de deux astronautes en combinaison spatiale travaillant sur la Lune. Crédits : NASA

Et si vous n’aviez besoin que d’un four à micro-ondes pour boire sur la Lune ?

Il y a de l’eau sur la Lune et même potentiellement beaucoup, mais son utilisation n’est pas pratique. Pour la boire, il faut en effet l’extraire, ce qui n’est pas une mince affaire. Du moins, c’est ce que l’on pensait. Une équipe de chercheurs a en effet découvert qu’il était possible de le faire en exposant de simples échantillons de régolithe à une faible puissance de micro-ondes. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Acta Astronautica.

Nous savons qu’il pourrait y avoir des millions de tonnes d’eau maintenues à l’abri des rayons du Soleil au fond des cratères lunaires. Ces réserves sont concentrées, mais il y en a aussi d’autres, plus diffuses. En effet, de plus en plus de preuves suggèrent la présence de molécules d’eau enfermées entre les grains de la poussière lunaire de surface, connue sous le nom de régolithe. Son abondance estimée varie sur toute la surface, mais les concentrations les plus élevées semblent se situer au niveau des pôles.

Compte tenu des contraintes de masse inhérentes aux futures missions habitées lunaires, des laboratoires cherchent des moyens de transformer cette eau lunaire en une forme buvable, le but étant de dépendre le moins possible des missions de réapprovisionnement en provenance de la Terre. En ce sens, des scientifiques de l’Open University et de l’Université de Floride centrale ont peut-être trouvé une solution relativement simple : les micro-ondes.

Des résultats prometteurs avec les micro-ondes

Dans le cadre de ces nouveaux travaux, les chercheurs ont commencé avec deux versions différentes de régolithe simulé basées sur les échantillons retournés par les missions Apollo. L’une avait une composition similaire au régolithe retrouvé au niveau des hautes terres lunaires, tandis que l’autre imitait davantage les sols plus sombres des plaines marines. Les chercheurs ont ensuite intégré de l’eau déionisée à ces échantillons de manière à ce qu’elle représente entre 3% et 15% de leur poids total (ce à quoi vous pourriez vous attendre sur la Lune).

Ces échantillons ont ensuite été placés dans des creusets tapissés de papier céramique et placés dans une chambre simulant les conditions de pression et de température de la surface lunaire. Enfin, cette chambre a été chauffée pendant vingt-cinq minutes avec des micro-ondes à 250 watts, ce qui reste inférieur à la puissance du four à micro-ondes de votre cuisine.

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Du régolithe lunaire. Crédits : NASA/Neil Amstrong

Résultat : les chercheurs ont pu extraire en moyenne plus de 50% de l’eau présente dans les échantillons qui simulait le régolithe des mers lunaires et plus de 67% de l’eau du régolithe simulé des hautes terres.

Même si cela peut paraître un peu contre-intuitif, les échantillons les plus humides ont été les moins généreux (seuls 32% de leur eau extraite). Les chercheurs émettent l’hypothèse que lorsque le régolithe plus saturé est gelé (il fait très froid sur la Lune), la glace en expansion éloigne les grains de poussière, rendant ainsi le transfert de chaleur entre eux (et donc l’extraction de l’eau) moins efficace.

Pour l’heure, ce n’est bien sûr qu’une première étude, mais si les résultats se confirment, l’équipe avance que des unités à micro-ondes de faible puissance pourraient un jour être utilisées par les astronautes pour extraire l’eau de zones qui en contiennent relativement peu.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.