New Shepard Blue Origin
Le New Shepard de Blue Origin décolle le 44 août à bord du vol suborbital avec équipage NS-22. Crédit : webdiffusion Blue Origin

Blue Origin va reprendre les lancements suborbitaux du New Shepard

Blue Origin a annoncé son intention de relancer son véhicule suborbital New Shepard pour la première fois depuis plus de 15 mois. La mission, baptisée NS-24, est prévue au plus tôt le 18 décembre depuis l’ouest du Texas. Ce vol sans équipage transportera pas moins de 33 expériences scientifiques.

Qu’est-ce que le New Shepard ?

Le New Shepard est un véhicule suborbital développé par Blue Origin, la société spatiale fondée par Jeff Bezos. Il est conçu pour transporter des passagers et des charges utiles scientifiques au-delà de la ligne de Kármán, la frontière conventionnelle de l’espace, qui se situe à une altitude d’environ 100 kilomètres.

Le New Shepard est composé de deux parties principales : une capsule qui transporte les passagers ou les charges utiles et un propulseur réutilisable. Le propulseur utilise un moteur-fusée BE-3 alimenté par du propergol liquide. Il est capable d’atterrir de manière contrôlée pour être réutilisé dans plusieurs vols.

La capsule, située au sommet du propulseur, est de son côté équipée de larges hublots pour offrir une vue panoramique aux passagers. Elle est conçue pour accueillir jusqu’à six personnes.

Concrètement, le New Shepard a été développé pour offrir des vols suborbitaux commerciaux, permettant aux passagers de vivre quelques minutes d’apesanteur et d’admirer la courbure de la Terre depuis l’espace. Blue Origin envisage également d’utiliser ce véhicule pour des missions de recherche scientifique en micropesanteur.

blue origin new shepard
Décollage d’un lanceur New Shepard de Blue Origin. Crédits : Blue Origin.

Reprise des vols

Par ailleurs, la mission NS-24, annoncée par Blue Origin, marquera le premier vol du New Shepard depuis l’accident survenu en septembre 2022 lors du vol NS-23.

L’accident avait été causé par une défaillance structurelle de la tuyère du moteur BE-3PM du module de propulsion. Elle était due à des dommages thermiques résultant de températures de fonctionnement plus élevées que prévu. Fort heureusement, la capsule était vide. Il ne s’agissait en effet que d’une mission scientifique portant plusieurs instruments.

La Federal Aviation Administration (FAA) a finalement clôturé son enquête sur l’accident en septembre, identifiant une vingtaine de mesures correctives que Blue Origin devait prendre avant de reprendre les vols. C’est désormais chose faite. C’est pourquoi la capsule est prête à voler à nouveau.

Pour cette prochaine mission, le lanceur ne transportera toujours pas d’équipage, mais une trentaine d’expériences scientifiques ainsi que plusieurs dizaines de milliers de cartes postales du Club for the Future, une organisation éducative affiliée à Blue Origin.

Rappelons que pendant cette longue interruption des vols chez Blue Origin, son principal concurrent dans le secteur des vols spatiaux commerciaux, Virgin Galactic, a poursuivi son activité, réalisant pas moins de six vols en moins de six mois avec son vaisseau VSS Unity. Cependant, la société a récemment annoncé une réduction de la fréquence de ses vols dès le premier semestre 2024, avec une interruption temporaire pour se concentrer sur le développement de nouveaux véhicules suborbitaux de classe Delta.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.