L’ex-PDG d’Amazon est un des premiers à invertir massivement dans Altos Labs, une start-up dont l’objectif relève de moins en moins de la science-fiction. Celle-ci a parié sur la médecine régénérative et le rajeunissement cellulaire. Évidemment, Jeff Bezos devrait être un des premiers à bénéficier de l’expertise de cette société.
Une start-up travaillant sur la longévité cellulaire
En juillet 2021, Jeff Bezos démissionne de son poste de PDG d’Amazon mais reste président exécutif de son conseil d’administration. Quelques semaines plus tard, le magazine Forbes le classe première fortune mondiale avec des actifs à 209,2 milliards de dollars. Il faut dire que l’intéressé a également fondé Blue Origin, une société spécialisée dans la production aérospatiale et dans les vols sub-orbitaux. En 2019 lors de la présentation du design de son alunisseur, Jeff Bezos avait dévoilé un projet incroyable : transporter 1 000 milliards d’humains dans des vaisseaux géants.
Un article publié par la MIT Technology Review le 4 septembre 2021 a évoqué Jeff Bezos sur un tout autre sujet. L’homme fait partie des très riches premiers investisseurs d’une start-up portant le nom d’Altos Labs. Or, cette dernière – fondée par le milliardaire russe Iouri Milner – mise sur la médecine régénérative et le rajeunissement cellulaire. L’objectif était d’octroyer des fonds très importants à une équipe de chercheurs de renom, travaillant notamment sur la longévité cellulaire.
Rajeunir certains organes, voir l’organisme entier
Parmi ces scientifiques, nous retrouvons la biochimiste étasunienne Jennifer Doudna et la microbiologiste française Emmanuelle Charpentier qui ensemble, ont reçu le prix Nobel de chimie en 2020 pour leurs travaux sur les ciseaux génétiques Crispr-Cas9. Citons également le médecin nippon Shinya Yamanaka, prix Nobel de médecine en 2012. Ce dernier a travaillé sur la reprogrammation cellulaire. Le but est de permettre à des cellules de revenir à un état primitif et avoir des propriétés similaires à celles des cellules souches.
Ces travaux donnent l’espoir de guérir certaines maladies aujourd’hui incurables et de rajeunir certains organes, voire même l’organisme dans son ensemble. Si Altos Labs était à l’origine un projet philanthropique, la start-up d’aujourd’hui est clairement boostée par des motivations commerciales. Désormais, il est question de monter des laboratoires dans plusieurs pays tels que les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon.
Une équipe prenant toujours plus d’ampleur
Évidemment, le développement de Altos Labs passe par le recrutement de toujours plus de scientifiques de haut niveau. Parmi eux, nous avons Steve Horvath de l’Université de Californie, inventeur de l’horloge épigénétique. Cette dernière permet de connaître précisément l’âge d’une cellule (et sa longévité). Citons aussi Peter Walter, de la même université. Ce biologiste moléculaire mène des recherches prometteuses sur la maladie d’Alzheimer et le déclin cognitif. Le biologiste allemand Wolf Reik – spécialiste de la reprogrammation – est également de la partie.
Une autre nouvelle recrue fait également jaser : Izpisúa Belmonte, du Salk Institute. En 2019, l’intéressé avait utilisé les ciseaux génétiques CRISPR-Cas9 afin de ralentir le vieillissement chez des souris atteintes de progéria. Toutefois, le scientifique avait davantage fait parler de lui un an auparavant avec ses chimères embryonnaires humain-singe.
Pour cette myriade de chercheurs, la promesses d’énormes salaires est évidemment alléchante. Néanmoins, Altos Labs assure aussi des conditions de recherches optimales et surtout, libres. Les scientifiques auront la mission de découvrir la clé permettant la régénération d’organes entiers tels que le foie, le cœur ou encore la peau. À terme, il sera question d’offrir à l’humain l’immortalité sur un plateau, en tout cas à ceux qui en auront les moyens financiers – comme Jeff Bezos.