Une barrière de glace de l’Antarctique sur le point de disparaître

Crédits : NASA

Elle existe depuis au moins 10 000 ans, et va disparaître dans les prochaines années. Selon la Nasa, la barrière de Larsen va disparaître au cours de cette décennie, annonçant une accélération du processus de l’élévation du niveau de la mer.

Les barrières de glace sont de véritables gardiens, des barrières qui empêchent les glaciers de l’Antarctique d’avancer vers l’océan. Des plateaux de glace qui enrayent la progression trop rapide de ces glaciers, ce qui permet de ralentir la vitesse de l’élévation du niveau de la mer. La barrière de glace de Larsen est en fait constituée par une série de trois barrières, Larsen A, Larsen B et Larsen C.

Larsen A s’est désintégré en janvier 1995, Larsen C est en danger et Larsen B, qui nous intéresse ici, s’est partiellement effondré en 2002. Selon les travaux de la Nasa, c’est la section restante du Larsen B qui « s’affaiblit rapidement et est susceptible de se désintégrer complètement avant la fin de la décennie« , soit en 2020.

C’est en observant les restes de glace du Larsen B qu’une équipe de chercheurs de la Nasa, dirigée par Ala Khazendar du Jet Propulsion Laboratory (JPL), s’est rendu compte que ceux-ci coulent plus vite, sont de plus en plus fragmentés et développent de grandes fissures. « Ce sont des signes avant-coureurs que le reste se désintègre. Bien qu’il soit fascinant scientifiquement d’avoir un siège au premier rang pour regarder la banquise devenir instable et se briser, ce sont de mauvaises nouvelles pour notre planète. Cette barrière de glace existe depuis au moins 10 000 ans, et bientôt elle aura disparu« , explique Ala Khazendar.

Cette estimation de la durée de vie des restes du Larsen B, Khazendar l’a faite en se basant sur le scénario probable qu’un énorme fossé s’agrandissant, qui s’est formé près de la ligne de mise à la terre de la banquise, finira par craquer sur toute sa largeur. Des centaines d’icebergs partiront à la dérive et les glaciers progresseront plus rapidement vers l’océan, puisqu’ils n’auront plus la moindre entrave, avec pour conséquence l’accélération de l’élévation du niveau de la mer. « Ce qui est vraiment surprenant, avec le Larsen B, c’est la rapidité avec laquelle les changements sont en cours. Le changement a été implacable » commente Khazendar.

Source : Nasa

– Crédits photo : Nasa