L’atterrisseur lunaire Peregrine devrait être lancé vers la Lune le 8 janvier prochain. En cas de succès, il s’agira de la première mission privée à réussir son atterrissage sur le sol lunaire. Quels seront ses objectifs ?
Une mission historique
La mission de Peregrine, développé par la société Astrorobotic, marquera un jalon historique à plusieurs égards. Tout d’abord, elle sera la première à être lancée dans le cadre de l’initiative Commercial Lunar Payload Services (CLPS) de la NASA qui vise à transporter des charges utiles sur la Lune sans nécessiter la construction complète de nouvelles sondes spatiales.
De plus, le décollage de Peregrine coïncidera avec le vol inaugural de la fusée Vulcan Centaur de United Launch Alliance, destinée à succéder aux véhicules Atlas V et Delta IV de la société.
Enfin, Astrorobotic pourrait devenir la première entreprise privée à réaliser un atterrissage lunaire, marquant ainsi une avancée significative dans l’exploration spatiale privée.
Peregrine sera lancé depuis Cap Canaveral, en Floride, le 8 janvier prochain. Le cheminement vers la Lune impliquera une séquence de manœuvres comprenant une injection translunaire post-lancement et des ajustements de trajectoire en cours de voyage.
Environ douze jours après le décollage, le vaisseau devrait atteindre l’orbite lunaire avant de descendre vers son site d’atterrissage prévu : la Baie de Collation, également appelée Sinus Viscositatis, une région caractérisée par d’anciennes coulées de lave lunaires. Le fonctionnement de l’atterrisseur est planifié pour une durée d’environ 10 jours lunaires.

Plusieurs charges utiles
Au cours de cette mission, cinq charges utiles parrainées par la NASA seront acheminées vers la surface lunaire, dont le spectromètre de masse à piège à ions Peregrine (PITMS). Ce dispositif aura pour objectif d’étudier l’exosphère lunaire pour mesurer le rapport masse/charge des ions, tels que les atomes d’hydrogène.
Peregrine transportera également un système de spectromètre à neutrons pour mesurer la quantité de neutrons et leurs énergies près de la surface lunaire. Ces analyses devraient permettre de déduire la présence d’hydrogène dans l’environnement lunaire et d’obtenir des informations sur les niveaux d’hydratation du sol.
Le véhicule embarque également un réseau de rétroréflecteurs lunaires pour faciliter une télémétrie laser précise entre tout vaisseau spatial en orbite ou en cours d’atterrissage et l’atterrisseur.
Les deux instruments suivants sont les spectromètres NIRVSS et LETS. Le premier fera des observations détaillées de la surface lunaire afin de comprendre sa composition, son échelle fine, sa morphologie et ses conditions thermiques. Le second émettra quant à lui de la lumière sur la surface pendant que l’atterrisseur sera en orbite, agissant comme un moniteur de rayonnement pour mesurer l’environnement et aider les scientifiques à anticiper les événements liés aux particules solaires en vol.
Enfin, outre les charges utiles de la NASA, la mission comprend également l’envoi d’une quinzaine d’autres objets, allant de détecteurs de rayonnement à des éléments symboliques, tels que la capsule japonaise Lunar Dream transportant des messages d’enfants du monde entier, et même un bitcoin envoyé par des scientifiques des Seychelles.
