Les scientifiques ont trouvé des signes de molécules organiques dans les premiers échantillons de l’astéroïde potentiellement dangereux Bennu, ainsi qu’une combinaison de matériaux un peu déroutante.
L’astéroïde Bennu passé à la loupe
Le vaisseau spatial OSIRIS-REx de la NASA a récemment livré sur Terre des fragments de l’astéroïde Bennu, fournissant aux scientifiques une première description détaillée de ses matériaux extraterrestres.
Lors du contact avec Bennu, le vaisseau spatial a plongé plus profondément que prévu et collecté plus de matière que prévu, si bien que des particules ont commencé à s’échapper de la tête du collecteur d’échantillons. Selon Dante Lauretta, le chercheur principal de la mission, les morceaux de l’astéroïde vieux de trois milliards d’années qui ont été récupérés jusqu’à présent proviennent donc du couvercle extérieur de la capsule d’échantillon.
Ces particules, d’une couleur très foncée, présentent une texture rugueuse semblable à celle d’un chou-fleur et ont une taille variant de quelques centimètres à quelques millimètres. Elles seraient également riches en carbone et en molécules organiques. La présence de telles molécules sur Bennu renforce l’idée que des matériaux prébiotiques (ou des composés chimiques précurseurs de la vie) peuvent se trouver dans des endroits reculés de notre Système solaire.

Une composition qui interroge les chercheurs
Malheureusement, deux attaches défectueuses empêchent actuellement les techniciens de retirer le couvercle pour accéder à la majeure partie de l’échantillon encore emprisonné dans la tête du collecteur. Pour contourner ce problème, ils utilisent des pincettes pour extraire de minuscules roches à travers le rabat partiellement ouvert. Cela leur a permis jusqu’à présent d’obtenir 70,3 g de matériau collecté, dépassant ainsi tout de même les 60 g prévus initialement.
Certaines de ces roches ont récemment été expédiées au laboratoire d’expérimentation de réflectance (RELAB) à Rhode Island et au Musée d’histoire naturelle de Londres pour des analyses spectrales. Les premiers résultats, obtenus grâce à la spectroscopie, révèlent une signature spectrale dominante en bleu, une caractéristique intrigante qui reste à expliquer. Cette teinte azur pourrait indiquer une teneur en eau supérieure à celle initialement estimée, mais rien de confirmé. Le matériau renfermerait également d’importantes quantités de magnésium, de sodium et de phosphore. Or, il s’agit d’une composition qui, là encore, déroute actuellement les chercheurs dans la mesure où elle ne correspond pas aux attentes initiales.
Ces découvertes inattendues soulèvent ainsi des questions sur la nature de ce matériau extraterrestre, offrant aux scientifiques une énigme passionnante à résoudre.
